Réacteurs nucléaires à l’arrêt : le prix de l’électricité va-t-il continuer d’augmenter ?

Depuis plusieurs semaines, un nombre important de réacteurs nucléaires sont à l’arrêt faisant craindre une nouvelle envolée des prix de l’électricité.

La moitié du parc nucléaire français à l’arrêt

En décembre 2021, EDF découvrait que des réacteurs nucléaires subissaient un problème de « corrosion sous contrainte ». Des fissures de seulement trois millimètres situées sur le système de sécurité du circuit primaire. Un problème technique qui a eu pour effet de mettre à l’arrêt la moitié des 56 réacteurs nucléaires français. Compte tenu de la menace d’un embargo sur le gaz russe, ce problème intervient au mauvais moment.

La production d’électricité nucléaire tourne au ralenti. Elle n’a jamais été si basse, et actuellement, elle ne dépasse pas les 50% de ses capacités. Entre l’endommagement des parcs nucléaires et le conflit en Ukraine qui limite l’importation du gaz russe, la France pourrait rencontrer de sérieux problème pour se chauffer l’hiver prochain. Et surtout une augmentation importante des prix.

Une flambée des prix

Actuellement, le prix pour une livraison de mégawattheure au premier trimestre 2023 s’est déjà envolé. En France il est de 545 euros, contre 274 euros en Allemagne, ou encore 251 euros en Belgique. « Aucune centrale n’a besoin de ce prix de 500 euros pour tourner, a indiqué Emeric de Vigan, le cofondateur de la start-up Cor-e, qui analyse les marchés énergétiques. « Cela traduit la crainte des acheteurs d’électricité en gros que la France manquera d’énergie cet hiver. »

Une crainte déjà évoquée par Jean-François Carenco, le président de la Commission de régulation de l’énergie (CRE). En effet, il avait invité les Français a commencer dès maintenant les économies d’énergie, afin de ne pas avoir de problèmes pour l’hiver prochain.

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« À 500 euros le mégawattheure durant l’hiver, plus personne ne peut payer son électricité et continuer à produire » a déclaré Frank Roubanovitch, président du Cleee (association de grands consommateurs industriels et tertiaires de gaz et d’électricité). « Nous espérons des mesures de contrôle des prix, ciblées sur les journées hivernales de très fortes tensions. Cela pourrait abaisser le prix français au niveau observé dans le reste de l’Europe. »

Pour le moment, la plupart des ménages français sont protégés de l’envolée des prix par le bouclier tarifaire gouvernemental. Par ailleurs, le lundi 16 mai, 2,8 millions de personnes ont reçu un courrier du gouvernement. Pour leur indiquer qu’ils ne pourront pas renouveler leur contrat en tarif réglementé chez leur fournisseur de gaz. « La suppression des tarifs réglementés vise à mettre le droit français en conformité avec le droit européen, à la suite d’une décision du Conseil d’État de 2017. Cette réforme s’inscrit dans la continuité de l’ouverture du marché du gaz à de nouveaux fournisseurs proposant des offres compétitives par rapport aux TRV. » indique le ministère de la transition écologique.

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