Tortues vertes de Mayotte : des « découvertes macabres »
À Mayotte, les tortues vertes reviennent régulièrement sur les plages pour pondre leurs oeufs. Vic•times des braconniers, elles font partie des espèces menacées depuis 2004.
Des tortues menacées par les braconniers
L’ONG de protection des écosystèmes marins, Sea Shepherd a recensé un nouveau cas de braconnage de tortue. Dans un post tristement illustré, ils ont annoncé sur Twitter : « la tortue a dû être tu•ée il y a environ trois jours ». Cette « boucherie » a eu lieu à Mayotte, territoire d’outre-mer français, repère de tortues marines vertes. Mais il ne s’agit que de la dernière occurence d’un phénomène fréquent : le braconnage. Sea Shepherd rappelle que ces tortues vertes de Mayotte ont besoin de rester sur « les plages de leur naissance » où elles pondent elles-mêmes leurs oeufs. C’est pendant ces moment qu’elles sont vulnérables aux braconniers. Ces derniers « les attendent ar•més de machettes », car ils ne les capturent pas et les découpent sur place.
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Le Réseau d’Échouage Mahorais de mammifères marins et de tortues marines (REMMAT) a recensé 300 cas de braconnages de tortues marines depuis 2016. Ces chiffres représentent environ 80% des causes de mortalité de l’espèce. L’entreprise est d’autant plus dra•matique pour l’espèce que les « oeufs si précieux pour la prochaine génération de tortues pourrissent sur le sable ». « On n’a pas idée du car•nage qu’on fait en mer », déplorait Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd.
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Des initiatives de protection qui se multiplient
« Après leur avoir coupé les nageoires et la tête, ils ouvrent la carapace et récupèrent la viande », explique l’ONG. Une tortue marine adulte peut atteindre les 150 kilos. Les braconniers les tu•ent pour leur viande, « qui se vend jusqu’à 40 euros le kilo au marché noir ». Malgré de multiples initiatives de patrouilles, les associations peinent à empêcher le braconnage. Sea Shepherd recense « plus de 200 patrouilles » entre « juin et septembre 2017 ». Si cela a permis « un niveau de protection (…) jamais connu » pour les tortues, cela ne permet pas de freiner entièrement les actions des braconniers.
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C’est pourquoi cette espèce de tortue (Chelonia Mydas) a obtenu le statut d’espèce menacée sur la liste rouge de l’International Union for Conservation of Nature (IUCN) en 2004. Poussée par les associations telles que Sea Shepherd, la préfecture de Mayotte a lancé des initiatives de protection des écosystèmes marins de l’île. Ainsi, ce sont 1,5 millions d’euros que l’État a mobilisé dans cette entreprise en 2021. Ce budget avait pour objectif notamment « d’accroître la présence sur les plages » des patrouilleurs, « d’augmenter [leurs] moyens matériels »… Mais aussi d’organiser des campagnes de sensibilisation au grand public sur ces problèmes environnementaux.