Du plomb dans la tour Eiffel, Rachida Dati demande l’ouverture d’une enquête

La maire du VIIème arrondissement de Paris a demandé à ce que la tour Eiffel fasse l’objet d’une enquête pour « dé•lit de mise en danger d’autrui ». Le chantier de peinture du monument présente une quantité anormale de plomb, toxique pour la santé. 

Demande d’enquête pour « délit de mise en danger d’autrui »

Le symbole de France contaminé au plomb. Dans une lettre au procureur du 27 avril 2022, Rachida Dati, a demandé l’ouverture d’une enquête sur la tour Eiffel. En cause : le chantier de peinture de la tour, à l’origine d’émissions de plomb dangereuses pour la santé. Étant une substance très toxique, c’est son cruel manque de régulation que dénonce l’ex Garde des Sceaux. « La dissimulation d’information quant à une teneur élevée de plomb, ou l’absence de précaution suffisante pour en cantonner la diffusion au seul chantier pourraient être constitutif, à tout le moins, du dé•lit de mise en danger d’autrui », a-t-elle écrit dans sa lettre. 

C’est la publication d’un article de Marianne qui a alarmé la maire du VIIème. Après le rassemblement sur le Champ-de-Mars pour l’élection d’Emmanuel Macron, l’hebdomadaire avait soulevé les risques d’intoxication dans le périmètre. Il avait rapporté que des mesures datant du 15 mars,  estimaient 3000 μg/m2 de plomb sur le chantier. Rachida Dati a donc invoqué sa fonction de maire et son obligation à référer du risque au procureur de Paris. En effet, le directeur technique de la Tour Eiffel, Alain Dumas, a déclaré que le chantier restait « en-dessous des normes ». Mais ces normes ne sont en réalité pas clairement définies. La plombémie en intérieur ne doit pas excéder 1000 μg/m2. En extérieur en revanche, une telle limite n’existe pas au niveau national. 

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Un impact sanitaire préoccupant

De fait, le 18 juillet, l’Agence régionale de Santé de Paris a publié un avis sanitaire plaçant la limite de plombémie à 5000 μg/m2. Norme théorique que respecte la campagne de peinture de la tour Eiffel. Mais cela n’écarte pas les dangers pour la santé notamment des enfants et des femmes enceintes. « Altérations cognitives », « troubles de l’attention », « diminution de l’acuité auditive »… Selon le Haut Conseil de Santé Publique, « les travaux réalisés (…) à l’origine d’émissions de poussières constituent un risque pour la santé » si aucun dispositif de protection n’est mis en place. Il rappelle que ce risque n’est levé que lorsque la « concentration en plomb des poussières [n’excède] pas le seuil de 1 000 µg/m2 ». Ce qui n’est donc pas le cas du chantier de la Tour Eiffel. 

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En tant que monument le plus célèbre du monde, elle concentre inévitablement de nombreux visiteurs. « 21 millions (…) chaque année », rappelle Rachida Dati dans sa lettre au procureur. Sans compter les ouvriers qui travaillent directement sur le chantier. Autant de personnes qui risquent une intoxication par le plomb du monument. Même si ce risque est plus élevé chez les enfants, le HCSP précise que le plomb peut affecter« toutes les classes d’âge ». Toutefois, en attendant la décision du procureur de Paris, l’adjointe au maire Anne Souyris a déclaré à Marianne qu’une « enquête interne » était déjà en cours. Elle devrait permettre de déterminer la cause de la plombémie élevée de la tour Eiffel. 

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