Réussir son insertion professionnelle peut devenir un véritable défi lorsque le handicap invisible demeure caché aux yeux des autres. Marie, atteinte d’une maladie chronique, a constaté que sa demande de RQTH a modifié le regard de ses collègues. « Tout a changé après ça », dit-elle.
Malgré des compétences avérées, ces travailleurs font face à des obstacles inattendus. Comment expliquer que les préjugés liés aux handicaps non apparents amplifient une certaine forme de discrimination, subtile mais bien réelle, dans le monde du travail ?
Une reconnaissance officielle qui accentue les discriminations
Selon une étude récente menée par Indeed en partenariat avec OpinionWay, la reconnaissance officielle du handicap, notamment à travers la RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé), peut paradoxalement accentuer les discriminations en entreprise. En effet, 58 % des travailleurs disposant d’une RQTH déclarent avoir subi des violences ou des discriminations, contre 29 % pour ceux sans cette reconnaissance. Ces chiffres interrogent sur l’efficacité des dispositifs censés protéger les salariés handicapés.
Les données révèlent des inégalités au travail persistantes pour les personnes en situation de handicap. Alors que la RQTH devrait favoriser leur inclusion professionnelle, elle semble parfois constituer un obstacle. Les employés concernés rapportent des difficultés accrues pour accéder à l’emploi ou évoluer dans leur carrière, soulignant la nécessité de repenser les mesures d’intégration au sein des entreprises.
Les femmes et les handicaps invisibles : une vulnérabilité accrue
- 46 % des femmes avec un handicap invisible subissent des discriminations.
- Les préjugés liés au genre et au handicap se cumulent.
- Moins d’opportunités de promotion pour les femmes handicapées.
- Crainte accrue de dévoiler un handicap invisible.
- Isolement dû au manque de sensibilisation en entreprise.
Les femmes handicapées font face à des défis particuliers sur le marché du travail. Elles subissent une double peine, combinant les discriminations liées au genre et celles associées au handicap. L’étude indique que 46 % de ces femmes ont été victimes de comportements discriminatoires ou violents, un pourcentage supérieur à celui des hommes dans la même situation.
« Les entreprises doivent former leurs salariés à l’inclusivité pour prévenir les violences liées au handicap, car la réalité des employés concernés montre une grande distance avec les perceptions des employeurs. »
Eric Gras, spécialiste du recrutement chez Indeed France
Ces discriminations sexistes limitent leurs perspectives professionnelles et affectent leur bien-être. La peur de révéler un handicap invisible est souvent plus prononcée chez elles, par crainte d’aggraver les préjugés existants. Cela souligne l’importance pour les employeurs de créer un environnement inclusif et respectueux.
Les troubles psychiques et dys : le poids des préjugés
Les personnes souffrant de troubles psychologiques ou de troubles dys sont souvent mal comprises dans le milieu professionnel. D’après l’étude, 59 % des salariés concernés ont été victimes de comportements discriminatoires ou hostiles, contre 40 % pour ceux ayant des handicaps physiques. Cette situation souligne la persistance de la stigmatisation liée aux handicaps non physiques.
L’absence de signes visibles rend ces handicaps difficiles à appréhender pour l’entourage professionnel. Le manque de sensibilisation et les préjugés existants contribuent à isoler ces employés. Il est donc nécessaire de promouvoir une meilleure compréhension de ces troubles afin de favoriser l’inclusion et le bien-être de tous au travail.
La crainte de révéler son handicap : un obstacle professionnel
Nombreux sont ceux qui préfèrent taire leur situation par peur des répercussions. La divulgation du handicap est souvent perçue comme un frein potentiel à l’évolution de carrière. Seuls 30 % des salariés seraient prêts à mentionner leur handicap invisible avant la signature d’un contrat de travail, reflétant une méfiance envers les employeurs.
Cette tendance à la dissimulation résulte des expériences négatives vécues lors de la recherche d’emploi. La crainte de discriminations ou de rejet pousse certains à cacher leur handicap, engendrant stress et pression supplémentaires. Il est donc nécessaire que les entreprises instaurent un climat de confiance pour encourager la transparence et soutenir pleinement leurs collaborateurs.