Licenciement brutal après 50 ans : une salariée de l’ANDRH raconte son calvaire professionnel

Par Solene Alonso

Quand la carrière professionnelle bascule au tournant de la cinquantaine, les répercussions peuvent être dévastatrices. Le témoignage d’une employée de l’Association nationale des DRH expose les conséquences d’un licenciement brutal qui a bouleversé sa vie.

Cette affaire met en lumière les mécanismes d’exclusion professionnelle qui frappent particulièrement les travailleurs vieillissants. Son récit soulève des questions troublantes sur les difficultés des seniors et la précarité du cadre professionnel après 50 ans, paradoxalement au sein même d’une organisation censée promouvoir les bonnes pratiques RH.

Une fin de carrière sous haute pression à l’ANDRH

Recrutée en 2017, une salariée de l’Association nationale des DRH a vécu un cauchemar professionnel qui s’est progressivement intensifié. Son quotidien était marqué par une charge de travail excessive, tandis que ses appels à l’aide restaient lettre morte. Sa santé s’est détériorée rapidement face à cette dégradation des conditions de travail, situation d’autant plus paradoxale dans une organisation censée défendre les bonnes pratiques RH.

« J’arrivais un peu avant 8 heures, parfois je n’avais dormi que deux ou trois heures. Je m’occupais de multiples tâches jusqu’à tard le soir, exacerbant mon épuisement. »

Anonyme, ex-salariée de l’ANDRH

Cette professionnelle expérimentée a dû faire face à une surcharge professionnelle chronique sans obtenir le soutien nécessaire de sa hiérarchie. Son cas illustre une réalité préoccupante dans le monde du travail actuel : le burn-out chez les seniors devient un phénomène courant, révélant comment certaines entreprises poussent leurs collaborateurs âgés vers la sortie par des méthodes insidieuses.

Licenciement pour faute grave : une procédure discutable

Le choc fut brutal pour cette salariée lorsqu’elle reçut sa convocation à un entretien préalable au licenciement alors même qu’elle se trouvait en arrêt maladie. L’organisation l’accusait d’une altercation avec une collègue, motif que son avocate, Me Giraud, qualifie de faute grave contestée sans fondement réel ni sérieux.

Cette rupture du contrat de travail s’est produite sans avertissement ni indemnité, aggravant la précarité de cette professionnelle en fin de carrière. La défense a immédiatement soulevé la nullité du licenciement, pointant notamment l’absence d’enquête interne malgré les signalements répétés de la salariée concernant ses conditions de travail dégradées – un comble pour une association représentant les directeurs des ressources humaines.

Les alertes répétées sur les risques psychosociaux restées sans effet

La salariée avait signalé maintes fois sa charge excessive, conformément aux préconisations du rapport Gollac sur les risques psychosociaux. Ses alertes sont restées lettre morte, sans qu’aucune mesure ne soit prise pour évaluer ou améliorer ses conditions de travail. Cette négligence a progressivement conduit à une dégradation de sa santé mentale et à un épuisement professionnel manifeste, aggravant sa situation déjà précaire.

Le cas illustre parfaitement les conséquences d’un management sourd aux signaux d’alarme. L’exposition prolongée à un stress professionnel intense génère une surproduction de cortisol, hormone du stress, avec des répercussions physiologiques graves. La salariée a développé des troubles du sommeil liés au travail, symptôme révélateur d’une anxiété chronique qui a miné tant sa vie personnelle que ses performances professionnelles.

« Chaque jour, je voyais ma santé se dégrader sans qu’aucune de mes alertes ne soit prise au sérieux. L’absence totale de réaction face à ma détresse m’a fait comprendre que j’étais devenue invisible pour l’organisation. »

La salariée licenciée de l’ANDRH

L’ANDRH face à ses propres contradictions

Cette affaire révèle un paradoxe troublant au sein d’une organisation censée incarner les meilleures pratiques RH critiquées aujourd’hui par ses propres actions. L’association qui regroupe des professionnels des ressources humaines semble avoir failli à sa mission première: appliquer en interne les principes qu’elle promeut auprès des entreprises françaises. Ce décalage entre discours et réalité questionne la crédibilité même de l’institution.

Plus préoccupant encore, cette situation met en lumière la question du respect des salariés seniors dans le monde professionnel actuel. L’ANDRH, qui devrait montrer l’exemplarité dans les ressources humaines, semble avoir négligé sa responsabilité associative employeur. Ce cas démontre les défis persistants pour les travailleurs âgés, même au sein d’organisations supposées défendre leurs droits et valoriser leur expérience professionnelle.

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