Mobilisation des AESH dans le Gers : 88 heures d’accompagnement manquent chaque semaine au collège Carnot

Par Louise Caron

Au collège Carnot, une crise silencieuse frappe de plein fouet l’accompagnement scolaire. Quatre-vingt-huit heures hebdomadaires d’aide disparaissent dans le vide, privant des élèves vulnérables de leur soutien quotidien. Les droits des élèves en situation de handicap vacillent sous cette pénurie alarmante.

Cette défaillance révèle un système à bout de souffle, où les conditions de travail précaires poussent les professionnels vers d’autres horizons. Le manque de personnel éducatif atteint désormais un seuil critique.

Un accompagnement insuffisant qui fragilise élèves et personnels éducatifs

Au collège Carnot d’Auch, la réalité du terrain révèle des dysfonctionnements préoccupants. Les AESH dénoncent un manque de personnel éducatif qui compromet l’accompagnement des élèves en situation de handicap. Lorsqu’un élève devrait bénéficier d’un soutien pendant une demi-journée, il ne reçoit finalement qu’une heure d’accompagnement. Cette réduction drastique du temps alloué fragilise non seulement le parcours scolaire des jeunes concernés mais ébranle la relation pédagogique fondamentale. Les conditions de travail précaires des accompagnants accentuent cette problématique structurelle.

« Les droits des élèves à être accompagnés ne sont pas toujours respectés ou alors en mode dégradé. »

Jocelyn Petit, co-secrétaire SNES-FSU du Gers

Cette situation génère une frustration professionnelle chez les AESH qui voient leur mission dénaturée. Le mode d’accompagnement dégradé actuel empêche ces professionnels de développer un suivi personnalisé avec chaque élève. Les droits des élèves en situation de handicap se trouvent ainsi bafoués, créant un cercle vicieux où l’efficacité pédagogique s’amenuise. Cette réalité questionne fondamentalement la capacité du système éducatif à honorer ses engagements envers les publics les plus vulnérables.

Faible attractivité et nécessité urgente d’une revalorisation du métier d’AESH

La crise du recrutement frappe de plein fouet le secteur. Avec un salaire oscillant autour de 800 euros mensuels, le métier d’AESH peine à attirer les candidats. Cette rémunération dérisoire constitue le principal obstacle au recrutement difficile que connaît le département. Les postes vacants s’accumulent tandis que 1 300 élèves gersois attendent un accompagnement adapté.

La référente départementale des AESH pointe du doigt cette inadéquation entre les besoins criants du terrain et l’attractivité limitée de la profession. Les revendications portent sur une transformation profonde du statut professionnel. Les AESH réclament un statut de fonctionnaire de catégorie B, accompagné de formations spécialisées pour répondre aux spécificités de chaque handicap.

Ils demandent la création de brigades de remplacement et une revalorisation statutaire qui reconnaîtrait enfin la complexité de leur mission. Ces mesures permettraient de stabiliser les équipes et d’offrir un service de qualité aux élèves qui en dépendent quotidiennement.

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1 réflexion au sujet de « Mobilisation des AESH dans le Gers : 88 heures d’accompagnement manquent chaque semaine au collège Carnot »

  1. Bonsoir
    On préfère investir dans des Rafales, à plusieurs millions l’unité ( 80 millions).
    Après ce sont des choix politique

    Répondre
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