Ces salariés qui voient leur salaire surpasser celui de leurs parents

Par Frederic Becquemin

Voir son bulletin de paie dépasser celui de ses parents traduit parfois, au-delà d’un chiffre, une mobilité salariale inattendue qui repositionne le statut professionnel au sein du foyer.

Pour autant, l’écart n’apparaît jamais par magie. Diplômes porteurs, secteurs dynamiques et réseaux favorables composent un faisceau de causes dont émergent des revenus supérieurs, témoins d’une ascension sociale. Ultime juge de paix, la comparaison intergénérationnelle valide ou non cette réussite aux yeux des économistes et des familles modernes.

Le rôle déterminant des études supérieures

L’enquête diffusée par l’Insee le 31 juillet met en lumière l’effet des études longues. Posséder un diplôme universitaire ou atteindre le niveau bac plus trois multiplie par 4,9 et 6,3 la probabilité de dépasser la position professionnelle maternelle ou paternelle.

Le différentiel grandit lorsque la formation se déroule dans des écoles exigeantes. L’Insee précise que fréquenter des filières sélectives ouvre plus aisément un accès à l’emploi cadre, transformant le diplôme en tremplin salarial durable et assurant une progression intergénérationnelle mesurable sur toute la carrière professionnelle pour ceux concernés.

Genre et origine, deux variables clés

Selon la même étude, les écarts ne disparaissent pas une fois le diplôme en poche. La persistance de la discrimination de genre maintient un plafond de verre qui réduit de 70 % la probabilité féminine d’occuper un poste plus qualifié que celui de leurs parents, malgré parcours comparables.

Lire aussi :  Passer une formation pour la prise de parole en public : vaincre le trac et captiver votre audience

Pourtant, l’étude révèle aussi l’influence positive de l’origine immigrée sur des chances d’ascension sociales : +40 % par rapport au statut maternel et +20 % vis-à-vis du père. Même ainsi, une véritable mixité professionnelle reste lointaine, le chômage touchant 11,2 % des immigrés contre 6,5 % en 2023.

Un marché du travail inégalement accessible

Dans plusieurs régions françaises, l’attente d’une réponse positive peut durer de longs mois. Pour les nouveaux diplômés, l’accès au premier emploi se complique quand des obstacles structurels mêlent réseau limité et faible offre locale, retardant l’obtention d’un contrat stable et donc la progression salariale pour ces jeunes.

En 2023, les statistiques de l’Insee rappellent que le taux de chômage grimpe à 11,2 % pour les actifs nés hors de France, contre 6,5 % chez leurs pairs. Ce décalage pèse ensuite: lorsque la mobilité interne ouvre des promotions rapides, les profils discriminés restent en attente, perdant salaires et confiance sur une période parfois longue.

Notre site est un média approuvé par Google Actualité.

Ajoutez Mediavenir dans votre liste de favoris pour ne manquer aucune news !

nous rejoindre en un clic
google news follow

Rejoignez la communauté

Laisser un commentaire