Les réseaux sociaux accélèrent la cadence des vidéos et saturent les fils. Portées par TikTok puis copiées ailleurs, l’explosion des contenus nourrit un féroce arbitrage de l’attention qui fragilise chaque métrique.
Les derniers relevés montrent des volumes publiés en forte hausse et des taux d’interactions qui reculent, toutes plateformes confondues, avec des écarts marqués selon les marchés et les tranches d’âge. Le format de vidéo courte prolifère, mais la baisse d’engagement s’accentue malgré des audiences massives.
Les vidéos courtes s’imposent sur TikTok, Instagram, Facebook et YouTube
Les plateformes poussent les formats verticaux, qui alimentent la recommandation algorithmique et l’étendue des audiences. Sur Instagram, la croissance des Reels se confirme, soutenue par un traitement favorable dans l’explorer et par la mise en avant auprès des créateurs. YouTube rassemble ses efforts sur mobile, tandis que Meta ajuste ses outils d’édition pour accélérer la production.
Chez YouTube, l’essor des Shorts se traduit par des catalogues plus denses, alors que les marques testent des séries récurrentes sur trente à soixante secondes. Côté TikTok, l’adoption sur TikTok par les médias et les institutions s’accélère, portée par des formats pédagogiques. Cette poussée confirme une dynamique multi-plateforme structurée par la musique, les sous‑titres et des hooks immédiats.
Plus de publications, moins d’engagement : le grand écart des chiffres
Les comptes publient davantage, toutes verticales confondues, et les calendriers éditoriaux se densifient. Cette inflation de contenus augmente la concurrence interne dans les feeds et rend la session plus volatile. Des social media managers constatent la multiplication des vues courtes, mais un repli des mentions J’aime et des commentaires sous les formats répétitifs ou trop promotionnels.
Les métriques attestent d’une érosion de portée organique, liée à des fenêtres de visibilité plus brèves et à un tri plus strict des recommandations. Sur plusieurs comptes, un décrochage des interactions survient dès la troisième publication quotidienne, alors que les vidéos à forte valeur d’info retiennent encore l’attention au-delà de trois secondes.
TikTok en plein essor, quand Instagram Reels et YouTube Shorts fléchissent
TikTok accélère en 2025, porté par une cadence de publication plus élevée et une base d’utilisateurs active. Les marques y testent des formats plus courts et plus rythmés pour convertir dès les premières secondes. Dans ce mouvement, la progression des comptes TikTok s’accompagne d’un temps moyen de visionnage qui se contracte, signe d’une compétition accrue pour capter l’attention.
Chez les rivaux, la dynamique perd de sa superbe. Les créateurs sur Instagram rapportent un recul des vues Reels, malgré une offre plus fournie, et des taux d’interaction qui s’érodent. Sur YouTube, la contre-performance des Shorts se lit dans la portée et les clics, moins généreux qu’au pic de croissance, ce qui bouscule les plans de publication.
Video is driving an enormous amount of growth online for all major platforms right now.
Adam Mosseri, Head of Instagram
Facebook à contre-pied, portée et vues en hausse
Le réseau de Meta surprend : les pages actives constatent une diffusion plus large des posts vidéo et une remontée de l’engagement moyen. Selon des panels d’outils d’analytics, les contenus evergreen profitent d’une recommandation plus généreuse, avec des vues en progression sur les derniers mois, y compris sur des catalogues plus anciens remis en avant.
Derrière ce virage, une amplification du reach organique se dessine, portée par des ajustements de l’algorithme et la mise en avant des Reels. Plusieurs administrateurs confirment une hausse de portée Facebook alliée à des gains de visibilité sur des publications récurrentes, notamment lorsque le montage respecte les codes natifs de la plateforme.
Sur Instagram, les micro‑comptes renversent la hiérarchie
Les derniers benchmarks issus d’outils d’analyse social media signalent une bascule sur Instagram : les petits comptes progressent, tandis que les gros profils patinent. Ce renversement de hiérarchie se traduit par plus de commentaires par publication et une meilleure rétention sur les Reels. Portés par des niches actives, les micro-créateurs Instagram entretiennent un rapport direct avec leur audience, ce qui favorise des signaux algorithmiques positifs.
Côté chiffres, le taux d’interaction remonte sur les profils sous le millier d’abonnés, alors que la fréquence de publication augmente partout. Les marques observent un engagement en hausse chez ces petites communautés, avec une portée quasi stable malgré la saturation, ce qui soutient la visibilité organique. Exemples cités par les agences : tutoriels très courts, avant/après et réponses rapides en commentaire, formats qui convertissent en DM.
