Google pose 4,75 milliards sur la table pour racheter Intersect et contourner les réseaux saturés pour ses data centers

Par Frederic Becquemin

Google débourse 4,75 milliards de dollars, en numéraire et dette reprise, pour racheter Intersect Power et verrouiller l’accès à l’électricité de ses data centers dédiés à l’IA.

Ce mouvement illustre la tension croissante sur les réseaux électriques, déjà saturés par l’essor fulgurant de l’intelligence artificielle aux États-Unis. En misant sur le rachat d’Intersect, Google sécurise des data centers co-localisés dotés d’une alimentation électrique fiable et d’une capacité en gigawatts réservée directement au groupe.

L’énergie, nouveau goulet d’étranglement pour l’intelligence artificielle

En déboursant 4,75 milliards de dollars pour Intersect, Google reconnaît que la vraie rareté ne tient plus aux puces, mais à l’énergie disponible. Les équipes calculent désormais chaque expansion de cloud en fonction de la demande énergétique de l’IA, devenue déterminante pour les sites de calcul.

Aux États‑Unis, plusieurs gestionnaires de réseau préviennent déjà que la saturation du réseau électrique pourrait retarder des projets de data centers pourtant validés. Quand les marges se resserrent, les opérateurs doivent accepter des coûts d’électricité plus élevés, ce qui pèse directement sur le prix final des services d’IA.

Comment Intersect alimente ses campus avec des capacités dédiées

Intersect Power conçoit ses campus de calcul comme des infrastructures énergétiques à part entière. Autour de chaque site, le groupe développe des centrales à gaz dédiées qui injectent directement leur production dans les data centers, sans passer par le réseau public, afin de sécuriser les capacités aux heures de pointe.

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Ce socle thermique est complété par des parcs solaires ou éoliens, agencés en énergies renouvelables hybrides capables de réduire l’intensité carbone de l’ensemble. Pour lisser la courbe de charge, Intersect mise sur un stockage par batteries de longue durée, comprenant notamment des modules Tesla Megapacks intégrés à proximité des salles serveurs.

Impact sur les partenariats existants avec NextEra, Elementl Power et TotalEnergies

L’intégration d’Intersect ne remet pas en cause les relations de long terme nouées par Google avec les énergéticiens. Avec NextEra Energy, le groupe consolide ainsi ses contrats d’achat d’électricité adossés à une capacité de 3,5 gigawatts, déjà construite ou en chantier, suffisante pour alimenter plusieurs millions de foyers nord‑américains.

Google poursuit en parallèle ses projets nucléaires avec Elementl Power et développe de grands parcs solaires avec TotalEnergies. Ce dernier s’est engagé sur une fourniture de 1,5 TWh par an, tandis que la levée de 800 millions de dollars finalisée en décembre a permis à Intersect d’industrialiser ce modèle énergétique.

Risques : congestion du réseau, actifs bloqués et trajectoires carbone sous pression

Le déploiement de clusters de calcul de plusieurs centaines de mégawatts exige bien plus qu’une simple connexion locale. Les opérateurs doivent soutenir des investissements dans le réseau haute tension pour éviter les goulets, faute de quoi les risques d’actifs bloqués augmentent pour les data centers construits trop loin des renforts d’infrastructure.

Sundar Pichai rappelle que l’IA représente déjà près de 1,5 % de la consommation mondiale d’électricité, ce qui alourdit l’empreinte carbone des data centers. Lorsque les renouvelables manquent, la fiabilité de l’approvisionnement électrique dépend encore du gaz ou du charbon, mettant les promesses climatiques sous une pression croissante.

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