Peur de décrocher le téléphone en anglais, micro coupé en visioconférence, candidature retirée au dernier moment. Quatre actifs sur dix admettent avoir laissé filer des opportunités professionnelles à cause d’un niveau jugé insuffisant.
Les recruteurs réclament moins des diplômes que de l’aisance à l’écrit, au téléphone, en réunion. Entre l’emploi et les langues, l’écart se mesure en entretien, où la prise de parole devient un frein psychologique partagé. Vous avez le CPF pour accélérer l’accès aux cours d’anglais, pas une garantie d’audace.
L’anglais, désormais un prérequis pour l’embauche
Les offres d’emploi mentionnent de plus en plus un niveau d’anglais attendu, parfois dès la fiche de poste. Pour les recruteurs, c’est devenu une véritable condition d’embauche sur le marché du travail français, qu’il s’agisse d’échanges écrits ou de réunions. La capacité à dialoguer avec des partenaires étrangers pèse désormais au même titre que l’expérience.
Les candidats le constatent à l’entretien : tests, mise en situation, questions techniques. L’anglais y est évalué comme une compétence clé, illustrée par des scénarios opérationnels plutôt qu’un simple niveau scolaire. Cette exigence touche commerce, tech, support, et accélère la sélection vers les profils à l’aise au quotidien.
Quand la langue devient un frein : refus d’opportunités et autocensure
Quatre Français sur dix déclarent avoir décliné une opportunité uniquement à cause de l’anglais. Ce renoncement s’accompagne d’autocensure en entreprise et d’une peur de l’oral lors des réunions ou appels. Même les profils confirmés hésitent lorsqu’une prise de parole improvisée est demandée.
Dans la pratique, ce malaise se manifeste dès les échanges rapides. Au cœur du problème, la barrière linguistique se conjugue à la confiance en soi, qui vacille dès que l’échange s’accélère. Vous vous reconnaissez peut-être dans ces situations récurrentes :
- Réunion en visioconférence avec des collègues internationaux.
- Appel avec un client étranger nécessitant une réponse immédiate.
- Entretien partiellement mené en anglais.
- Présentation où des questions surgissent en anglais.
Quatre sur dix disent non à une opportunité à cause de l’anglais : le niveau oral reste le premier facteur de renoncement.
Attentes des employeurs, l’aisance au travail avant les diplômes
Les employeurs privilégient la capacité à travailler en anglais au quotidien. Ils valorisent une réelle aisance professionnelle : prendre des notes, reformuler, négocier et gérer les nuances. La simple mention d’un niveau ne suffit plus.
Au moment d’évaluer un candidat, les recruteurs préfèrent les preuves concrètes. Les mises en situation testent l’anglais métier, au plus près des tâches. Les certifications TOEIC peuvent ouvrir des portes, mais elles sont considérées comme un indicateur parmi d’autres. La preuve par l’usage convainc davantage qu’un score.
Apprendre coûte que coûte ? Le rôle déclencheur du CPF dans la formation
Pour combler l’écart, beaucoup activent leur compte personnel de formation. Le financement CPF abaisse le coût, encourage des parcours sur-mesure et rend l’inscription plus rapide. Résultat : des salariés passent à l’action après des années de procrastination.
Les dispositifs se multiplient : cours en visioconférence, coaching, modules e-learning. Ils nourrissent une véritable formation continue. Ce choix traduit un investissement personnel, avec des objectifs chiffrés et une montée en compétence mesurable par des projets, des mails rédigés ou des réunions tenues en anglais.
Au-delà de l’anglais : l’attrait pour l’espagnol et la percée asiatique
Quand l’anglais n’est pas la priorité, l’espagnol et l’italien attirent. Cet élan vers les langues latines s’explique par leur proximité phonétique et leur utilité dans le tourisme, le commerce et la culture. L’allemand ou le portugais arrivent juste derrière selon les secteurs.
Parallèlement, l’Asie séduit. L’apprentissage du chinois est recherché pour les échanges industriels, tandis qu’un vif intérêt pour le japonais apparaît chez les passionnés de tech, design et jeu vidéo. Ces choix reflètent des carrières tournées vers de nouvelles collaborations et marchés.