« L’emploi à vie dans la fonction publique, c’est fini », l’état valide un outil de départ inspiré du privé

Par Louise Caron

L’équilibre historique entre stabilité et service rendu vacille, sous l’effet d’une modernisation accélérée de la gestion RH publique. La rupture conventionnelle publique s’installe, interroge la fin de l’emploi à vie et encourage des trajectoires choisies.

Vous voyez se multiplier des cas de reconversion, mais aussi des renoncements face au flou des garanties. Pensé comme un outil inspiré du privé, le dispositif ouvre, sous conditions, droit à l’allocation chômage pour les agents, tout en exposant les comptes publics à un arbitrage délicat.

Rupture conventionnelle dans la fonction publique : cadre, règles et volontariat

Depuis 2020, la rupture conventionnelle est ouverte, à titre expérimental, aux agents des trois versants de la fonction publique. Le dispositif s’inscrit dans le cadre juridique applicable issu de la loi de transformation publique et de ses décrets. Sont concernés fonctionnaires et contractuels, sous règles d’éligibilité précises, et hors procédure disciplinaire. Ce départ négocié se distingue de la démission et de la mise en disponibilité.

Le processus prévoit un ou plusieurs entretiens, la formalisation d’une convention et un délai de rétractation. Au centre, une procédure d’accord mutuel sécurise la liberté de chacune des parties. L’administration rappelle le volontariat des agents et vérifie la réalité du projet professionnel. Le départ ouvre des droits au chômage selon la situation antérieure, ainsi qu’une indemnité calculée sur la rémunération et l’ancienneté.

Enseignants en première ligne : ce que disent les demandes et les refus

Depuis le lancement du dispositif, les académies constatent une hausse des sollicitations venant des professeurs du premier et du second degré. Les demandes de départ enseignants évoquent surcharge de travail, classes difficiles et manque de perspectives. Plusieurs bilans sociaux décrivent un malaise dans l’éducation nourri par les mutations contraintes, la perte d’attractivité de certaines disciplines et la quête de reconversion, vers le secteur privé ou vers l’entrepreneuriat.

Tout ne se signe pas pour autant. Les rectorats opposent parfois des refus de l’administration au nom de l’intérêt du service, notamment en mathématiques, langues et lettres. L’arbitrage se fait au regard de la gestion des effectifs scolaires, avec des académies déficitaires où chaque poste compte, ce qui ralentit des départs pourtant jugés légitimes par les intéressés.

Indemnités et coûts pour l’État : entre attractivité et contrainte budgétaire

Les ruptures conventionnelles dans la fonction publique pèsent sur les finances de l’État. Les rapports récents évoquent des dizaines de millions d’euros par an, dont le coût budgétaire global est diffusé par la Cour des comptes pour objectiver le débat, tandis que l’indemnité moyenne du versant de l’État reste contenue selon les séries publiées. Vous y voyez un outil de mobilité; l’administration y voit un levier de gestion, sous contrôle des employeurs publics.

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L’indemnisation est encadrée par décret et communiquée aux agents. Elle repose sur un barème selon l’ancienneté, avec des minima progressifs. Un plafond d’indemnisation limite les montants, afin d’éviter des effets d’aubaine. Pour certains profils, ce niveau traduit une attractivité financière faible, surtout si la reconversion impose un temps de latence.

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1 réflexion au sujet de « « L’emploi à vie dans la fonction publique, c’est fini », l’état valide un outil de départ inspiré du privé »

  1. Je suis à la recherche de l’emploi dans votre pays les villages où les campagnes pour travailler et résistant et vivre là-bas pour travailler et je suis au Cameroun Douala et comment faire pour obtenir un contrat de travail pour venir là-bas travailler

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