Les entretiens face à face autour d’une table et d’un CV perdent du terrain. De nombreux candidats déclarent ressentir un décalage complet avec ces rituels jugés froids et prévisibles.
Ils réclament des échanges plus humains, plus concrets, capables de montrer ce dont ils sont réellement capables. Dans ce nouveau processus de recrutement, l’entreprise doit prouver qu’elle sait valoriser des talents divers et offrir une véritable expérience des candidats qui commence bien avant l’envoi d’un CV, parfois dès un simple message sur un réseau social.
Une préférence nette pour des processus plus humains
Selon une étude récente menée par Indeed auprès de candidats français, 81 % déclarent vouloir tourner la page des entretiens classiques jugés trop rigides et distants. L’échange face à face reste apprécié, mais les codes formels, eux, apparaissent de plus en plus déconnectés de la réalité du travail.
Nombre de candidats réclament une approche plus humaine, où l’on parle projets, valeurs et conditions concrètes plutôt que parcours parfait. Cette évolution redéfinit la relation candidat‑recruteur, plus horizontale, basée sur le dialogue et une évaluation réciproque plutôt que sur un interrogatoire.
Ce que les candidats attendent des formats immersifs
Les candidats interrogés par Indeed plébiscitent les méthodes qui les plongent dans des mises en situation proches du quotidien professionnel. Après une première présentation, ils souhaitent vivre de véritables ateliers ou jeux de rôle, des formats immersifs qui laissent place à l’action plutôt qu’à un discours figé.
Ce type d’expérience sert aussi de révélateur bien plus fin que le seul CV. Pendant les exercices collectifs, les recruteurs peuvent procéder à une évaluation des soft skills et repérer les capacités de coopération, tout en offrant un stress réduit et une image employeur moderne qui marque les esprits.
- Des scénarios inspirés de situations de travail réelles, parfois co‑construits avec les équipes opérationnelles.
- Une interaction directe avec les futurs collègues, pour tester l’adéquation au collectif.
- Des retours quasi immédiats à l’issue de la session, au lieu d’un silence prolongé.
- Une transparence sur les critères d’évaluation utilisés pendant l’exercice.
Selon Indeed, les candidats exposés à un recrutement immersif se déclarent nettement plus motivés à poursuivre le processus et à recommander l’entreprise autour d’eux.
Côté entreprises, des intentions élevées mais des pratiques inégales
Selon une récente enquête d’Indeed, 81 % des candidats souhaitent tourner la page des entretiens classiques, ce qui pousse les directions RH à revoir leurs processus. Les entreprises testent des assessments immersifs, des mises en situation collectives ou des entretiens vidéo asynchrones.
Ce mouvement ne se traduit pas toujours par une transformation organisée. Les intentions des entreprises restent parfois déclaratives, car les équipes RH manquent de temps, d’outils et de budget pour déployer des approches réellement nouvelles ; les pratiques concrètes demeurent alors cantonnées à quelques pilotes, loin d’un véritable passage à l’échelle durable.
Où ces méthodes s’installent déjà : réseaux sociaux, cooptation, événements
Les pratiques décrites par l’étude d’Indeed se concentrent déjà sur quelques terrains bien identifiés. Le recrutement sur réseaux sociaux progresse chez les recruteurs, qui utilisent LinkedIn, Instagram ou TikTok pour diffuser des offres, mettre en avant leurs équipes et répondre aux questions des candidats.
D’autres leviers gagnent du terrain, notamment lors des rencontres physiques ou hybrides. Les entreprises structurent des programmes de cooptation, multiplient les événements expérientiels avec ateliers ou job datings, et testent la gamification des tests pour évaluer les compétences à travers des défis ludiques et scénarisés.
- Sessions de questions-réponses en direct sur Instagram ou LinkedIn Live avec des managers opérationnels.
- Concours créatifs ou challenges vidéo sur TikTok pour valoriser l’ingéniosité des candidats.
- Soirées de recrutement couplées à des ateliers métiers ou démonstrations de produits.
- Parcours ludiques en ligne où chaque étape du jeu correspond à une compétence évaluée.
Les freins qui ralentissent le passage à l’échelle
Les projets de recrutement immersif restent parfois confinés à quelques pilotes. Des RH expliquent que la priorité va à la gestion du quotidien plutôt qu’à l’animation d’assessments, de jeux de rôle ou de job datings expérientiels, et dans bien des équipes on voit encore des freins internes liés à la culture managériale et à la peur de perdre le contrôle du processus.
S’ajoutent des questions très pragmatiques : qui conçoit les ateliers, qui les anime, qui mesure leur impact ? Les directions financières demandent à clarifier les coûts et ressources nécessaires, tandis que les directions juridiques veillent à limiter les risques de discrimination ou de contestation des décisions d’embauche.
Ce que révèle l’étude Indeed sur l’alignement candidats‑employeurs
L’étude menée par Indeed avec l’institut CensusWide montre que 81 % des candidats interrogés souhaitent tourner la page des entretiens jugés trop rigides. Au cœur des résultats apparaît un meilleur alignement candidats‑employeurs : les recruteurs déclarent vouloir tester les compétences réelles plutôt que se fier uniquement au discours.
Les analystes d’Indeed soulignent que les métropoles sont fréquemment les premiers terrains d’expérimentation de ces pratiques. Pour eux, ces données CensusWide confirment des signaux déjà observés : les candidats attendent plus de transparence, des essais en situation et des retours personnalisés, ce qui dessine des tendances en France proches de celles observées au Royaume‑Uni ou en Allemagne.
