Les retraites complémentaires du privé jouent un rôle clé dans le budget des ménages retraités. Un éventuel gel des pensions en 2026 ferait donc l’effet d’un véritable coup de massue.
Car chaque revalorisation manquée finit par se traduire en euros en moins sur votre compte bancaire. Un blocage Agirc-Arrco provoquerait un véritable impact annuel sur la pension, en rognant progressivement le pouvoir d’achat des seniors, jusqu’à bousculer les dépenses de santé, de loisirs ou d’aide aux proches.
Gel inédit des pensions Agirc-Arrco en 2026 et conséquences immédiates
Pour 2026, le régime Agirc-Arrco maintient exactement les mêmes montants versés aux retraités. La mesure s’appliquera à toutes les pensions complémentaires du secteur privé en France, sans distinction de carrière ou de statut, ce qui fige totalement les droits servis.
Lors des dernières négociations, les partenaires sociaux d’Agirc-Arrco ont acté la stabilité des paramètres pour l’année 2026. Cela se traduit par une absence de revalorisation, issue d’une décision du conseil d’administration, et par une valeur du point bloquée qui provoque une perte de pouvoir d’achat mécanique, puisque les prix continuent d’augmenter alors que les pensions restent strictement identiques sur douze mois.
Combien allez-vous perdre sur l’année selon votre pension
Selon le montant touché, le gel 2026 n’a pas le même impact sur votre budget. Un retraité qui perçoit 400, 800 ou 1 200 euros de complémentaire verra sa pension complémentaire mensuelle perdre progressivement du pouvoir d’achat sur les douze mois.
Pour mesurer l’effet réel du gel, il faut rapprocher le montant de votre complémentaire de l’évolution prévisionnelle des prix en 2026. Un simple calcul d’inflation à 1 % montre qu’une perte annuelle estimée de 60 à 150 euros peut apparaître, selon que votre pension complémentaire atteint 500, 800 ou 1 200 euros, ce qui représente l’équivalent d’un ou deux mois de facture d’énergie. Voici quelques repères chiffrés.
- 500 € de complémentaire : environ 5 € “perdus” par mois, soit près de 60 € par an.
- 800 € de complémentaire : près de 8 € par mois, soit autour de 100 € sur l’année.
- 1 200 € de complémentaire : environ 12 € par mois, soit un peu plus de 140 € par an.
Avec une inflation à 1 %, un retraité à 1 000 euros de complémentaire peut perdre en dix ans plus d’un mois complet de pension en pouvoir d’achat cumulé.
Retraites de base : une revalorisation modeste qui ne compense pas
Pour 2026, la retraite de base du régime général restera alignée sur la règle légale de revalorisation. La hausse annuelle est calculée à partir de l’inflation hors tabac mesurée par l’Insee, via une indexation sur l’inflation qui se fonde sur les prix constatés l’année précédente, sans prise en compte directe de l’évolution des salaires ni de la situation des retraites complémentaires Agirc‑Arrco, parfois maintenues au même niveau plusieurs années de suite.
Pour un retraité percevant 1 200 euros bruts par mois, une hausse limitée liée au futur taux de revalorisation représenterait quelques euros seulement. L’ajustement figure sur le paiement du 1er février, car le régime général applique un versement à terme échu mensuel.
Inflation, pouvoir d’achat et effets concrets sur 14 millions de retraités
Quand la retraite complémentaire est gelée alors que les prix continuent de monter, l’écart se voit vite sur le portefeuille. D’après l’Agirc‑Arrco, près de 14 millions de personnes touchent une retraite issue de ce régime, dont une large majorité de retraités du privé français. Pour ces pensions, la complémentaire forme une fraction décisive du revenu total, parfois supérieure à la retraite de base.
Une hausse modérée des prix laisse malgré tout une inflation résiduelle sur des dépenses difficiles à réduire, comme l’alimentation, l’énergie ou les assurances. Avec une pension globale de 1 600 euros, cette dérive peut provoquer une réelle érosion du pouvoir d’achat et conduire, au fil des mois, à rogner d’abord sur les loisirs, puis sur certains soins.
Cotisations 2026 et plafond de la Sécurité sociale : ce qui reste stable pour les actifs
Pour les salariés du privé, le financement de la retraite complémentaire repose toujours sur un système par points géré par Agirc-Arrco. Les employeurs et les salariés supportent ensemble un taux de cotisation vieillesse, appliqué au salaire brut dans la limite du plafond de la Sécurité sociale et des tranches supérieures.
Pour 2026, l’enjeu principal porte sur le maintien des paramètres actuels plutôt que sur une hausse des cotisations. Les partenaires sociaux pourraient conserver le plafond sécu 2026 de référence et les contributions d’équilibre déjà en place.
À retenir, le gel de la retraite complémentaire ne change pas les prélèvements sur le salaire, mais il pèse sur la pension future, puisque chaque euro de cotisation produit alors moins de progression de revenus.
Cotisations 2026 et plafond de la Sécurité sociale : ce qui reste stable pour les actifs
Pour les actifs du privé, les paramètres de la retraite complémentaire restent globalement inchangés en 2026. Les taux de cotisation Agirc-Arrco demeurent fixés à 7,87 % sur la tranche 1 et 21,59 % sur la tranche 2, sans modification par rapport à 2025.
Le plafond mensuel de la Sécurité sociale passe à 4 005 euros en 2026, contre 3 925 euros en 2025, ce qui élargit légèrement les tranches de salaire. Les contributions d’équilibre CEG et CET, liées au plafond sécu 2026, restent fixées à 2,15 %, 2,70 % et 0,35 %.
Pour un salarié proche du plafond, la hausse du PMSS à 4 005 euros peut entraîner quelques euros de cotisation supplémentaire chaque mois, sans changement de règles ni de barèmes Agirc-Arrco.
Combinaison base + complémentaire : l’impact global sur votre budget mensuel
Pour mesurer l’impact réel du gel Agirc-Arrco, il faut regarder la somme de la retraite de base et de la complémentaire. Un revenu total retraite de 1 400 euros, composé par exemple de 800 euros de base et 600 euros complémentaires, ne progresse que via la revalorisation limitée de la pension de base en 2026.
| Pension de base (brut) | Pension complémentaire (brut) | Pension totale (brut) | Hausse mensuelle 2026 | Taux global d’augmentation |
|---|---|---|---|---|
| 800 € | 600 € | 1 400 € | +8 € | ≈ 0,57 % |
Avec une hausse de 0,9 % sur la seule part de base, le taux global d’augmentation reste inférieur à 0,6 % sur l’ensemble, alors que l’inflation frôle 1 à 1,4 %. Cela pèse directement sur le budget mensuel retraité moyen.
| Profil de retraité | Poids de la pension de base | Poids de la complémentaire | Impact du gel sur le budget |
|---|---|---|---|
| Ancien salarié au SMIC | Très élevé | Faible | Effet limité, car la revalorisation vient surtout de la base |
| Carrière complète cadre | Moyen | Élevé | Perte de pouvoir d’achat marquée si la complémentaire reste gelée |
| Carrière mixte non cadre / cadre | Équilibré | Équilibré | Impact sensible mais intermédiaire entre petites pensions et cadres |
CSG et prélèvements : qui paie plus en 2026 et de combien
Pour 2026, la question des prélèvements sociaux se joue surtout sur la CSG appliquée aux pensions. Son niveau dépend toujours du revenu fiscal de référence, de la composition du foyer et du régime d’affiliation, ce qui crée plusieurs profils de retraités plus ou moins exposés.
Une véritable hausse CSG ne passe pas seulement par un changement de taux, mais aussi par le franchissement de nouveaux seuils de revenus. Dès qu’un retraité bascule vers un barème supérieur, ses taux de prélèvements augmentent sur la totalité de la pension, ce qui peut représenter plusieurs dizaines d’euros par mois.
Calendrier des versements 2026 et dates à surveiller
Les retraités qui vivent avec un budget serré surveillent chaque mois le calendrier de versement de leurs pensions. Le calendrier paiements 2026 devrait rester calqué sur celui des années précédentes, avec une retraite de base versée mensuellement à terme échu par l’Assurance retraite.
Les compléments Agirc-Arrco arrivent, eux, d’ordinaire en début de mois sur le compte bancaire, après le traitement du dernier virement Assurance retraite. Des décalages de date peuvent apparaître si un jour férié tombe proche des principales échéances Agirc-Arrco, ce qui modifie légèrement le jour exact d’arrivée de la pension.