Voici le métier qu’il faut exercer pour avoir une retraite confortable de 4 267 euros

Par Louise Caron

Pour beaucoup de Français, dépasser 1 500 euros de retraite mensuelle relève déjà de l’exception, alors qu’une minorité bénéficie seulement d’une retraite confortable proche des salaires de fin de carrière.

Certains professionnels du droit touchent, après plus de 30 ans d’exercice, une retraite dont le niveau rivalise avec celui d’un cadre en poste. Avec une pension mensuelle brute pouvant atteindre 4 267 euros, soutenue par une carrière juridique et un statut protégé, ce parcours conduit à une retraite confortable rare.

Huissier de justice devenu commissaire de justice, un rôle clé et un statut assermenté

Au cœur du système judiciaire français, l’huissier de justice devenu commissaire de justice incarne un maillon décisif entre juge et justiciable. À Paris, Didier a exercé cette fonction pendant trente ans, doté du statut d’officier ministériel placé sous la tutelle du garde des Sceaux.

L’entrée dans ce métier passe par des études de droit exigeantes puis un long stage en office. Avant de signer ses premiers actes professionnels, le futur commissaire de justice prête une prestation de serment solennelle devant la cour d’appel. Son travail mêle signification d’actes judiciaires et exécution des décisions par les tribunaux.

Combien gagne-t-on au fil d’une carrière d’huissier et quel effet sur la retraite

Sur toute une carrière, les huissiers‑commissaires de justice bénéficient de revenus qui dépassent nettement ceux de nombreux cadres du secteur privé. À Paris, Didier déclarait une rémunération moyenne avoisinant 5 900 euros bruts par mois, d’abord comme salarié, puis en dirigeant son propre office juridique.

Avec plus de trente années à ce poste, la trajectoire de Didier montre une augmentation progressive de ses revenus jusqu’aux dernières années d’exercice. Parti à 65 ans, il perçoit 4 205 euros bruts mensuels ; cette fin de carrière très rémunératrice, comparée aux 1 666 euros bruts mesurés par la DREES, a un fort impact sur pension future.

Points, caisses et taux plein, les mécanismes qui soutiennent une pension élevée

La pension de Didier n’est pas calculée comme celle d’un salarié classique, car il dépend de régimes professionnels spécifiques. Sa retraite de base, issue de son CNAVPL affiliation, fonctionne selon un régime par points, complété par la Caisse d’assurance vieillesse des officiers ministériels, des officiers publics et des compagnies judiciaires pour la partie complémentaire.

Chaque année, les cotisations versées par Didier sont transformées en points, qui serviront à calculer le montant définitif de sa pension. Cette mécanique dépend de la valeur d’achat du point, révisée annuellement ; en ayant validé suffisamment de points et trimestres, Didier a obtenu un taux plein retraite à 65 ans et 4 205 euros bruts mensuels, sans décote.

Un métier qui recrute mais attire peu, les raisons d’un paradoxe

Malgré des retraites pouvant dépasser 4 000 euros bruts, les offices d’huissiers et de commissaires de justice peinent encore à stabiliser leurs équipes. La Chambre nationale des commissaires de justice évoque des tensions de recrutement : 100 à 120 diplômés par an, il en faudrait 150‑180 pour remplacer les départs, dont celui de Didier.

Pour expliquer ce désintérêt, les professionnels évoquent une image froide du métier et la présence fréquente de situations humaines tendues. Ce manque de candidats s’explique aussi par la méconnaissance des perspectives de revenus, les déplacements quotidiens et les échanges délicats avec les débiteurs, alors que la sécurité d’emploi, l’exercice en libéral et une pension dépassant 4 000 euros bruts par mois restent attractifs.

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