AESH en colère : « Nous méritons un vrai statut et un salaire décent » témoignent les accompagnants

Par Louise Caron

Les accompagnants d’élèves en situation de handicap protestent contre des conditions de travail indécentes qui perdurent malgré leur rôle fondamental dans l’éducation inclusive. Face à des rémunérations très basses et une absence de perspective d’évolution, ces professionnels demandent une véritable reconnaissance.

Leur combat actuel vise l’obtention d’un statut de fonctionnaire digne de leurs responsabilités quotidiennes. La précarité des AESH s’intensifie tandis que leur mission s’avère chaque jour plus complexe dans un système qui peine à valoriser leur expertise et leur engagement auprès des élèves les plus vulnérables.

Une profession indispensable mais négligée par l’État

Au cœur du dispositif d’accompagnement scolaire, les AESH se révèlent indispensables pour garantir une école inclusive de qualité. Malgré leur contribution majeure, ces professionnels subissent des conditions d’emploi dégradées qui témoignent d’un manque flagrant de considération institutionnelle.

Contraints à des temps partiels et des salaires insuffisants, ils affrontent quotidiennement une précarité qui fragilise tant leur situation personnelle que la stabilité du système inclusif. La valeur du rôle des accompagnants scolaires dépasse largement l’assistance technique; ils constituent le socle sur lequel repose l’intégration réussie des élèves aux besoins particuliers.

Mais l’absence de reconnaissance professionnelle adéquate compromet leur parcours et leur avenir. Cette négligence systémique crée un cercle vicieux où l’instabilité des accompagnants se répercute directement sur la qualité d’accompagnement proposée aux enfants.

L’intersyndicale exige la création d’un corps de catégorie B

Devant l’inacceptable précarité des AESH, une coalition syndicale puissante s’est formée, rassemblant la FSU, le SE-Unsa, la CFDT Éducation, la CGT éduc’action et SUD éducation. Leur combat commun vise la création d’un corps statutaire qui offrirait enfin aux accompagnants les garanties professionnelles auxquelles ils aspirent légitimement.

Cette alliance déterminée porte une revendication syndicale unitaire qui transcende les clivages habituels, signe de l’urgence de la situation. L’ambition affichée ne se limite pas à des ajustements marginaux : elle revendique une transformation profonde du statut des AESH, avec l’établissement d’un cadre de fonctionnaire catégorie B, assurant ainsi une véritable reconnaissance statutaire et des conditions salariales dignes.

Les PIAL et le multi-accompagnement profondément remis en cause

L’organisation actuelle via les Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés suscite des critiques acerbes de la part des acteurs du terrain. Les voix s’élèvent unanimement pour réclamer la fin des PIAL et dénoncer un système qui, sous couvert d’optimisation, dilue dangereusement l’efficacité du soutien apporté aux élèves.

Le fractionnement des interventions imposé par le multi-accompagnement compromet gravement la qualité d’accompagnement des élèves qui nécessitent pourtant une présence stable et cohérente. Parallèlement, l’expérimentation controversée des PAS ajoute une couche supplémentaire de complexité, multipliant les contraintes logistiques pour des accompagnants déjà surchargés, sans apporter les bénéfices escomptés pour l’inclusion scolaire.

Lire aussi :  Toucher une pension de retraite sans jamais avoir travaillé, est-ce possible ?

Une pétition nationale lancée pour interpeller les pouvoirs publics

Face à l’immobilisme des autorités concernant l’amélioration du statut des AESH, un mouvement de protestation s’amplifie avec le lancement d’une pétition nationale AESH. Cette démarche collective cherche à fédérer non seulement les professionnels du secteur mais aussi les parents d’élèves, créant ainsi un front uni pour faire plier les décideurs politiques.

Cette initiative représente un levier stratégique permettant aux syndicats et aux accompagnants de porter leurs revendications au-delà des cercles éducatifs traditionnels, en recherchant activement le soutien des parlementaires. La mobilisation avec les familles constitue un atout majeur dans cette lutte, tandis qu’une journée d’action programmée pour le printemps prochain marquera une étape décisive dans ce combat pour la dignité professionnelle.

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8 réflexions au sujet de “AESH en colère : « Nous méritons un vrai statut et un salaire décent » témoignent les accompagnants”

  1. Je suis Aesh depuis 2 ans j adore mon travail je suis à 24h soit 960€ de salaire et peu d aide toute seule c est très difficile et il est vrai qu on fait le même quota d heure qu une instit et nous payez au sing serait déjà un plus pour nous on se en tirait plus valorisées pas vu comme des merdes

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    • Bonjour, svp jetez un œil à cette pétition si vous pouvez n’hésitez pas à partager
      https://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/2632

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    • Nous ne faisons pas autant d’heures qu’un/une enseignant/e. Nous ne préparons pas les enseignements et ne faisons no mes corrections, ni les réunions, rdv avec familles….
      Mais, oui, nous pouvons faire plus,de 24h. Je suis en collège, et si en école, vous ne pouvez pas faite plus, vous pourriez compléter en secondaire.
      Mais un statut réel est indispensable.

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      • Bonjour,

        Effectivement sur le papier nous pouvons demander à faire plus d’heures, sauf que sur le terrain c’est une autre paire de manches. Il faut faire une demande au PIAL qui valide (ou pas) la demande…. Ensuite ça part au rectorat qui valide (ou pas) la demande.
        Je fais ce travail depuis 5 ans et pour l’instant je suis toujours à 24h, l’année dernière j’ai même fait du périscolaire, cantine et ménage à l’école où je travaillais et j’ai fini limite en burn out. Actuellement je travaille sur deux écoles et je suis 6 élèves. J’ai refait une demande pour un 77% (30h) et je croise les doigts pour que cette fois ça passe (mais ça se fera au détriment des élèves que je suis)

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  2. C’est un vrai crève cœur de voir le nombre de démissions, le peu de valorisation de ce métier, il faut se battre et se mobiliser pour obtenir un vrai statut, n’hésitez pas à partager cette pétition qui prend du poids !
    https://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/2632

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  3. Non on fais pas les mêmes horaires que les enseignants mais on est au plus près des efts et parfois le punching-ball de ceux ci alors être payer comme un temps plein serais normal je pense. On est en temps plein école

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  4. Imaginons une école sans AESH , les enseignants et les parents qu’en pensez -vous ? Laisser moi vous dire que les AESH sont les bouches trous ,ils sont là pour résoudre les problèmes des élèves en difficultés surtout lorsqu’il s’agit des élèves adolescents
    Nous n’avons pas de sécurité in est affronté à des actes de violence, à l’humiliation ,in est dévalorisé , on peut pas se permettre de vivre avec dignité en effet aucun bailleur ne pouvait louer un appartement avec un salaire aussi précaire, même au niveau de sécurité sociale on n’a pas le CSS,dirait que nous sommes des esclaves

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