Intensification de la déflation des prix de production à l’échelle planétaire en juin

Par Frederic Becquemin

En juin, les prix moyens imposés par les usines pour leurs produits ont connu une baisse à l’échelle mondiale pour le deuxième mois d’affilée, d’après l’Indice des directeurs d’achat internationaux du secteur manufacturier de JPMorgan (PMI), établi par S&P Global. La cadence de cette diminution s’est intensifiée, traduisant une seconde réduction mensuelle consécutive des coûts des intrants.

L’amélioration des chaînes d’approvisionnement, la réduction des prix de l’énergie et la demande modeste ont toutes participé à l’accroissement de la déflation dans l’économie manufacturière à l’échelle mondiale. Néanmoins, ces facteurs déflationnistes ont été en partie contrebalancés en juin par des tensions salariales historiquement fortes, suggérant une certaine persistance de l’inflation sous-jacente. Des diminutions de prix, ou des taux d’inflation plus faibles, ont été constatées dans pratiquement toutes les économies examinées.

Diminution significative des prix dans les usines à l’échelle mondiale

Les tarifs moyens appliqués aux produits issus de l’industrie manufacturière ont connu une réduction à l’échelle mondiale durant deux mois consécutifs, atteignant en juin leur plus bas niveau depuis mai 2020. En écartant les premiers mois de confinement dus à la pandémie de COVID-19, cette diminution est la plus prononcée depuis février 2016, d’après les récentes études PMI réalisées par S&P Global.

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Cette tendance à la baisse des prix constitue un revirement notable par rapport à l’inflation, les enquêtes ayant précédemment révélé des hausses record des prix de vente en sortie d’usine il y a environ un an.

Diminution des dépenses en matières premières

Le repli des tarifs de vente a été rendu possible grâce à un renversement récent de l’inflation des coûts des éléments constitutifs. Tandis que les prix des intrants des fabricants progressaient à un rythme proche du record au début de 2022, avec l’invasion de l’Ukraine accentuant l’effet inflationniste de la pandémie – en particulier via l’augmentation des dépenses énergétiques et les inquiétudes liées à la sécurité alimentaire – les tensions sur les coûts se sont nettement apaisées ces derniers mois.

En réalité, le mois de juin a représenté le deuxième mois consécutif de diminution des tarifs mondiaux des intrants industriels, avec un déclin atteignant sa cadence la plus rapide depuis janvier 2016 si l’on omet les premiers mois de la crise sanitaire en 2020.

Optimisation des chaînes d’approvisionnement

Un progrès significatif observé récemment concerne l’amélioration des chaînes d’approvisionnement. Durant la pandémie, les retards chez les fournisseurs ont atteint des sommets inédits, entraînant une hausse considérable des prix pour divers produits et composants, en raison de pénuries conférant aux fournisseurs un pouvoir de détermination des prix.

Au cours des derniers mois, le pouvoir de détermination des prix a basculé en faveur de l’acheteur. Les pénuries et les retards dans les chaînes d’approvisionnement se sont estompés pour laisser place, dans de nombreux cas, à une situation d’excédent d’approvisionnement.

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Cet excédent d’approvisionnement résulte en partie d’une tendance croissante à la diminution des stocks. Les fabricants, leurs fournisseurs et leurs clients cherchent à réduire les stocks pour des raisons de coûts face à une demande insatisfaisante.

Par exemple, ces derniers mois, la constitution de stocks de sécurité – qui avait atteint des niveaux record durant la pandémie – connaît désormais un renversement de situation.

Augmentation des rémunérations

Malgré les indications des sondages selon lesquelles l’impact des coûts des matières premières, de l’énergie et de la demande sur les tarifs de production à l’échelle mondiale est inférieur à leurs moyennes à long terme (moyenne calculée depuis 2005), l’augmentation des salaires persiste à exercer une forte influence sur les prix.

Même si elle est légèrement en dessous des sommets atteints l’année précédente, la poussée inflationniste due à la hausse des salaires demeure nettement supérieure à la moyenne pré-pandémique. L’impact salarial a même connu une légère hausse en juin, suggérant une persistance de la pression inflationniste latente dans l’économie mondiale.

Diminution générale des prix

Des statistiques de l’indice PMI manufacturier de S&P Global révèlent que sur 31 économies analysées, une baisse des prix de vente a été constatée dans 19 d’entre elles, même si cette diminution est parfois seulement légère.

L’Australie a connu la chute la plus importante, suivie de près par la Pologne, l’Autriche, l’Italie et le Brésil. Mis à part Taïwan, la Chine continentale et la Grèce, les autres régions ont soit vu leur taux de déflation s’intensifier, soit ont subi une baisse des prix après une hausse en mai.

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Il y a eu une augmentation plus marquée des prix en Turquie, en Inde et en Russie, le rythme d’augmentation le plus rapide étant observé en Indonésie, suivi par la Turquie et le Japon.

Concernant les grandes économies du monde, la zone euro affiche le taux de déflation des prix de vente manufacturiers le plus prononcé, suivi par la Chine continentale. Les prix sont essentiellement stables au Royaume-Uni et aux États-Unis, ce qui constitue également une différence notable par rapport à l’inflation élevée constatée l’année précédente.

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