La Nef triple son résultat net et accueille un nouveau président pour écrire une nouvelle page de la banque éthique

Par Frederic Becquemin

2024 s’est annoncé comme une année charnière pour la première banque éthique de France, avec des chiffres qui dépassent toutes les attentes. À l’aube de cette transformation significative, le changement de président marque un tournant stratégique pour l’institution.

L’ADN de La Nef, fondé sur la gouvernance coopérative, prend une dimension nouvelle grâce à l’autonomie réglementaire récemment acquise, promettant un avenir solide et pérenne.

Un résultat historique pour la banque éthique La Nef en 2024

L’année 2024 a marqué un tournant majeur pour La Nef avec des chiffres qui parlent d’eux-mêmes. Cette banque a vu son résultat net bondir à 2,2 millions d’euros, triplant ainsi ses performances antérieures. La croissance s’illustre par un produit net bancaire atteignant 21,5 millions d’euros (+21%), témoignant d’une gestion alliant pragmatisme et valeurs. La première banque éthique de France démontre qu’allier finance et écologie n’est pas un frein à la rentabilité.

Avec une progression de 10% de ses fonds propres qui culminent désormais à 90 millions d’euros, La Nef renforce sa solidité. L’encours de crédits suit la même dynamique, augmentant de 10% pour atteindre 880 millions d’euros. Ces résultats reflètent non seulement une performance économique remarquable mais valident aussi un modèle où la performance écologique constitue un véritable moteur de développement plutôt qu’une contrainte.

Ivan Chaleil succède à Bernard Horenbeek à la tête du directoire de la Nef

Le 17 mai 2025, lors d’une Assemblée Générale à Toulouse riche en émotions, Ivan Chaleil a pris les rênes de La Nef. Ce changement de président s’inscrit dans une continuité stratégique pour l’établissement. Après avoir débuté comme chargé de crédit en 2005, Chaleil connaît parfaitement les rouages de l’institution qu’il s’apprête à diriger, ayant gravi tous les échelons grâce à son parcours interne exemplaire.

« Ce résultat sera principalement utilisé pour augmenter notre capacité d’action. Et ça, ce sont les sociétaires eux-mêmes qui l’ont décidé. Ils préfèrent voir grandir et agir leur coopérative plutôt que de recevoir un dividende. »

Bernard Horenbeek, président sortant de La Nef

Une croissance solidaire portée par près de 50 000 sociétaires engagés

La force de La Nef réside dans sa communauté active de 86 883 clients, dont 49 445 ont fait le choix de devenir sociétaires. Cette base engagée participe activement aux décisions stratégiques lors des sociétaires votant en assemblée, incarnant une véritable démocratie financière. La philosophie des dividendes limités adoptée collectivement traduit une vision où la finance sert avant tout un projet commun plutôt que des intérêts individuels.

Cette année, les membres ont massivement opté pour le réinvestissement des bénéfices dans le développement de leur banque plutôt que pour une distribution. Ce choix stratégique renforce la capacité de La Nef à développer son offre d’épargne solidaire, créant un cercle vertueux où chaque euro déposé multiplie son impact positif sur la société. La croissance de la banque devient ainsi le vecteur d’une transformation plus large du paysage financier français.

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Plus d’un milliard d’euros dédié au financement de projets écologiques et sociaux

La Nef démontre l’efficacité de son modèle avec un taux de réemploi atteignant 75%, garantissant que l’épargne collectée finance directement l’économie réelle. En 2024, ce sont 493 projets qui ont bénéficié d’un total de 179 millions d’euros, couvrant des initiatives aussi diverses que des fermes biologiques ou des installations d’énergies renouvelables. La banque privilégie les circuits courts financiers, créant un lien direct entre épargnants et porteurs de projets.

Franchissant le cap symbolique du milliard d’euros de bilan, La Nef s’affirme comme un acteur incontournable de l’économie sociale et solidaire. Son approche responsable se traduit par un faible impact carbone de seulement 121 tCO2eq par million d’euros investi, quand les grandes banques françaises affichent une moyenne de 423 tCO2eq. Ce résultat valide le soutien aux associations partenaires œuvrant pour la transition écologique et sociale, confirmant qu’une autre finance est non seulement possible mais déjà opérationnelle.

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