Le groupe Casino réussit l’impossible : un accord solide malgré la tourmente financière

Par Louise Caron

Après des mois de négociations, le groupe Casino semble finalement sortir la tête de l’eau grâce à un accord historique conclu avec ses principaux créanciers et un consortium d’investisseurs. Cet accord, signé dans un contexte économique difficile, marque un tournant décisif pour le redressement de l’entreprise et ouvre la voie à une ère nouvelle.

Un sauvetage sans précédent pour une restructuration colossale de la dette

Le groupe Casino a réussi à élaborer un plan de sauvetage unique en son genre, en obtenant le soutien de ses créanciers sécurisés et d’un consortium d’investisseurs réunissant des personnalités telles que Daniel Kretinsky, Marc Ladreit de Lacharrière et le fond Attestor. Ensemble, ils ont convenu d’apporter 1,2 milliard d’euros d’argent frais dans l’entreprise. Parallèlement, la dette du groupe sera diminuée jusqu’à atteindre 6,1 milliards d’euros. Jamais une entreprise française n’avait connu une telle restructuration de sa dette en si peu de temps.

Soulagé par cet accord qui « assure la pérennité des activités du groupe, le maintien de l’emploi et des sièges ainsi que la poursuite du développement de toutes ses enseignes », Jean-Charles Naouri, directeur général du groupe Casino, se montre optimiste quant à l’avenir de l’entreprise. Les salariés et les partenaires de Casino peuvent désormais envisager la suite avec davantage de sérénité.

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Les investisseurs du consortium deviennent majoritaires

Au terme de cet accord, le consortium d’investisseurs détiendra entre 49 % et 53,7 % du capital de Casino, tandis que les actionnaires actuels seront considérablement dilués. La société Rallye, contrôlée indirectement par Jean-Charles Naouri, perdra la mainmise sur le distributeur. Sur le plan opérationnel, Philippe Palazzi, soutenu par Daniel Kretinsky, prendra la place de l’actuel PDG.

Les créanciers non sécurisés du groupe Casino, qui représentent 1,8 % du capital, n’ont pas encore adhéré à cet accord. Cela étant dit, même s’ils décidaient d’engager des procédures juridiques, cela n’affecterait pas le calendrier de la restructuration de la dette.

« Compte tenu des cessions en cours, nous n’identifions pas de besoins de liquidités supplémentaires à court terme »,

Yannick Piette, avocat chez Weil, Gotshal & Manges, et conseil de Casino

Un redressement progressif malgré des défis persistants

Malgré l’accord conclu et les avancées réalisées, certains obstacles demeurent pour le groupe Casino. La situation des hypermarchés reste préoccupante en raison d’une diminution des ventes en volume de 20 % sur un an, contre 4 % pour l’ensemble du marché. Le groupe a dû adapter sa politique tarifaire pour reconquérir sa clientèle, mais les résultats tardent à se manifester.

Néanmoins, le groupe Casino continue de se restructurer et procède à des cessions d’actifs. Ainsi, les activités du groupe en Amérique latine doivent être cédées, et un lot de 61 magasins vient d’être vendu au groupement des Mousquetaires. Les futurs propriétaires devront toutefois respecter les contraintes imposées par l’accord en matière de cessions supplémentaires : la vente de Monoprix ou de Franprix est proscrite, tandis que la vente d’hypermarchés et de supermarchés sera envisageable au cas par cas s’ils sont déficitaires.

Cet accord signé par le groupe Casino avec ses créanciers et le consortium d'investisseurs constitue une avancée majeure dans le redressement de l'entreprise. Bien que des défis subsistent, cet accord historique ouvre la voie à un avenir prometteur pour le groupe, ses salariés et ses partenaires.

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