Prospection agressive : quand démarchage, e-mails et sms envahissent le quotidien des français

Par Louise Caron

La sonnerie stridente du téléphone retentit, un email s’ajoute aux dizaines déjà non lus. Qui parmi nous n’a pas ressenti cette exaspération face au démarchage téléphonique envahissant ou cette lassitude devant l’afflux constant de sollicitations marketing qui s’imposent jusque dans notre intimité ?

« Mon téléphone est devenu un outil de torture commerciale, » témoigne Marc, 38 ans, qui filtre désormais systématiquement ses appels. La colère gronde, tandis que la limite entre simple prospection et véritable harcèlement commercial s’estompe progressivement. Bip. Votre boîte de réception vient encore de se remplir.

Des appels indésirables en forte hausse malgré la réglementation

La loi mise en application depuis janvier 2023 visant à limiter les appels non sollicités peine à produire les résultats attendus. D’après l’enquête Notify, 45,8% des Français constatent que le démarchage téléphonique a connu une hausse significative en 2025. À peine 18,9% ont remarqué une diminution, tandis que 35,3% n’observent aucun changement notable.

Ces sollicitations répétées transforment le quotidien en parcours d’obstacles pour de nombreux consommateurs. Malgré le cadre légal renforcé, bon nombre de citoyens signalent subir quotidiennement entre 3 et 5 appels de démarchage, créant un sentiment d’intrusion permanente dans leur sphère privée.

  • 45,8% des Français notent une augmentation du démarchage téléphonique en 2025.
  • 18,9% observent une baisse des appels non sollicités depuis la loi de 2023.
  • 32,4% des personnes interrogées reçoivent entre 3 et 5 appels de démarchage par jour.
  • 57,6% se désabonnent de newsletters pour échapper à la pression publicitaire.
  • 6,1% des Français ne ressentent pas de pression excessive des marques.

Fatigue numérique et saturation face aux messages promotionnels

La pression ne se cantonne pas aux seuls appels. Un Français moyen fait face à près de 1 200 messages publicitaires quotidiens, créant une véritable avalanche de contenus. Cette exposition intensive génère une lassitude palpable, avec 58,2% des participants à l’étude qui se déclarent « beaucoup trop sollicités » par les actions marketing.

« Dans un monde où chaque marque cherche à capter l’attention, le véritable défi est de maintenir la pertinence sans tomber dans l’excès. »

Ous Ouzzani, Directeur Général de Notify

Les réactions défensives se multiplient face à cette sur-sollicitation, avec 57,6% des consommateurs qui suppriment régulièrement leur abonnement aux newsletters. Ce comportement illustre une volonté claire d’échapper au harcèlement commercial et de reprendre le contrôle sur leur environnement numérique.

L’e-mail plébiscité, le téléphone sanctionné par les consommateurs

Face aux différentes options de communication, l’e-mail se distingue comme le canal privilégié pour 86,4% des personnes interrogées. Cette préférence s’explique par son caractère moins invasif et la possibilité de gérer les messages à son rythme. Les utilisateurs apprécient particulièrement la liberté de traiter ces communications selon leurs disponibilités.

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À l’opposé du spectre, le téléphone recueille un maigre 0,9% d’opinions favorables. Cette aversion marquée découle directement de son association aux interruptions forcées et au démarchage intrusif, ce qui en fait le canal rejeté par excellence dans l’écosystème des communications commerciales.

Un quotidien rythmé par la gestion des sollicitations marketing

Le traitement des communications promotionnelles grignote une part non négligeable du temps disponible. Près de 58,4% des Français y consacrent moins de 5 minutes chaque jour, alors que 7,1% y passent plus de 15 minutes à trier et supprimer ces messages non désirés.

Cette charge quotidienne représente un temps perdu considérable à l’échelle d’une année. Pour 34,1% des répondants, entre 5 et 9 minutes sont dédiées quotidiennement au tri promotionnel. Ces chiffres révèlent l’ampleur de la contrainte imposée par l’excès de sollicitations marketing dans la vie courante.

Vers une obligation du consentement explicite dès 2026

L’arrivée d’une nouvelle évolution réglementaire au 1er janvier 2026 imposera l’obtention d’un consentement formel avant tout démarchage téléphonique. Cette disposition vise à renforcer les droits des consommateurs face aux pratiques commerciales agressives qui saturent actuellement les lignes téléphoniques.

Ce changement législatif pourrait redéfinir fondamentalement les interactions entre marques et public, en garantissant que chaque contact soit véritablement souhaité. Cette mesure constitue une avancée majeure vers la protection des consommateurs et la diminution du harcèlement publicitaire au quotidien.

IA

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