Retraite insuffisante : à 67 ans, il confie « je dois continuer un métier pénible pour payer mes factures »

Par Louise Caron

À 67 ans, reprendre son service de nuit n’a rien d’un choix. La fatigue s’accumule, tandis que l’emploi des seniors progresse sous la pression de revenus qui ne suffisent plus.

Les budgets mensuels se tendent, entre hausse des loyers, tickets de caisse alourdis et factures d’énergie qui grimpent. Avec des petites pensions et un coût de la vie durablement élevé, les arbitrages deviennent brutaux, quelques heures supplémentaires remplacent le repos, et l’usure gagne.

Une réalité sociale qui s’installe : travailler après 65 ans pour joindre les deux bouts

Depuis le report de l’âge légal à 64 ans en 2023, plusieurs retraités prolongent leur activité pour stabiliser leurs finances. Un témoignage à 67 ans l’illustre : horaires cassés, tâches physiques, et peu de marge pour renoncer à des missions additionnelles.

Ce parcours s’inscrit dans le travail après la retraite, motivé par une contrainte économique durable. Beaucoup cherchent des revenus complémentaires avec des contrats courts, parfois cumulés, pour absorber loyers, courses et déplacements, sans perspective immédiate de relâcher l’effort.

Chiffres clés et écarts de pension en France

La DREES indique une pension nette moyenne proche de 1 400 € en 2022, revalorisée de 5,3 % en janvier 2024. Au-delà des moyennes, le montant moyen des pensions cache des écarts de pension persistants entre sexes, qui exposent des retraités à des fins de mois délicates.

L’Insee mesure un taux d’emploi des 60-69 ans proche de deux actifs sur dix en 2023. Pour une personne seule, le seuil de pauvreté est estimé à 1 158 € mensuels en 2022, ce qui explique le recours au cumul pour les petites retraites.

  • Revalorisation des pensions de base : +5,3 % en janvier 2024.
  • Pension nette moyenne : environ 1 400 € en 2022 (DREES).
  • Taux d’emploi 60-64 ans autour de 36 %, 65-69 ans proche de 9 % en 2023.
  • Écart femmes-hommes des pensions supérieur à 25 % (DREES).

Des emplois physiques et mal payés où les seniors restent en première ligne

Les opportunités se concentrent dans des postes exigeants et peu valorisés. Des enseignes de la grande distribution proposent des missions en caisse ou en mise en rayon. Le secteur du nettoyage s’appuie sur des temps fractionnés, rendant la récupération compliquée pour des personnes de plus de 65 ans.

On voit aussi des rondes en sécurité privée, avec station debout prolongée et nuits. Les métiers du BTP cumulent port de charges, travaux en hauteur et intempéries, tandis que les salaires restent proches du Smic, ce qui pousse à multiplier les heures pour équilibrer le budget mensuel.

Inflation, loyers, énergie : le budget qui grignote la retraite

La progression des dépenses incompressibles pèse sur les pensions, malgré les revalorisations 2024. La hausse des prix de l’alimentaire et des transports réduit la marge pour les imprévus, et chaque ticket de caisse rappelle la fragilité du pouvoir d’achat des retraités modestes.

Les factures d’énergie s’envolent lors des vagues de froid, alors que la pression locative reste forte dans les zones tendues. Résultat : les arbitrages se font sur les loisirs, puis sur les soins, et le recours à des heures supplémentaires devient un réflexe pour préserver l’équilibre mensuel.

Conséquences sur la santé, la précarité et le lien social

Le cumul dans des métiers physiques accélère l’usure professionnelle : douleurs dorsales, troubles du sommeil et arrêts répétés. À 67 ans, travailler de nuit ou porter des charges crée un terrain propice aux chutes et aux rechutes, qui finissent par entamer la capacité à se maintenir en poste.

La pression financière entretient des risques psychosociaux, avec anxiété et fatigue. Le retrait progressif des activités collectives favorise l’isolement des seniors, particulièrement lorsque des horaires décalés éloignent de la famille et des amis, et que les dépenses de santé sont reportées.

Et vous, quel est votre avis sur ce sujet ? Traversez-vous aussi cette difficile épreuve ? Partagez votre témoignage en commentaire !

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8 réflexions au sujet de “Retraite insuffisante : à 67 ans, il confie « je dois continuer un métier pénible pour payer mes factures »”

  1. Oui de plus en plus de personnes et surtout seules dépassent l âge légal de 64 ans. Pour être partie à 67 je peux dire que c est une retraite avec beaucoup d inconvénients de santé. Je connais aussi des personnes qui ont eu des métiers pénibles et qui à moins de 60 ans n’en peuvent plus. Tout cela a pour conséquences des dépendances et des soins à venir. Mais comme en France on gouverne au doigt levé sans prendre en compte tous les paramètres, on pense que travailler plus longtemps permet de sauver le régime de retraite, ou de faire des économies alors qu on sait que plus on vieillit et plus on a de « chance » d’avoir des problèmes de santé, qui coûtent à la communauté. Et là on ne parle même pas de l humain, de tous ces gens qui ont travaillé, fait tourner la France et a qui on attribue une retraite insuffisante pour vivre. Quand étudierons nous en France tous les paramètres d’un problème pour voir et prendre des décisions qui ne soient pas à la louche, dans un but de se faire élire ou encore de plaire à l’opinion. Un vrai état des choses et non un bricolage.

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  2. Tout à fait d’accord avec vous, les élus gouvernementales devrait se pencher sur l’humain et leur capacités physiques après x années de travail pénible ou même qui paraissent non pénible et qu’ils le sont au lieu comme vous dites de faire au doigt levé des décrets des lois pour plaire non pas aux humains mais à l’heure entourage politique ce qui leur fera conserver leur place et leur portefeuille garni plein d’oseille c’est de l’argot ce qui veut dire argent tout en se foutant pas mal de la poire des êtres humains qui travaillent eux et sont payés à coup de lance-pierre ce qui fait qu’ils ne peuvent plus se soigner parce qu’il faut d’abord payer le médecin avant de pouvoir prendre et espérer avoir un rendez-vous car les médecins ne prennent plus de nouveaux clients et aussi qui n’ont pas assez d’argent pour se nourrir exetera exetera alors que ces êtres humains là sont très intelligents il ne faut pas croire qu’ils sont bêtes ils y voient bien clair

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  3. Tout àfait d’accord
    Je trouve inadmissible de rallonger des années de plus au personnes de longue carrière alors qu’on a commencé a travailler a l’âge 16 ans avec des métiers pénible, pour ne rien toucher de plus. pour remplir encore plus les caisses de l’état.

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  4. Invalide et retraite à 62. Toujours travaillé à 3/4 temps. J aurais le minimum 1032… Brut comme quelqu’un qui n a pas travaillé . Avec un loyer de 570 euros. Seule dégoutée et peur de l avenir. Pour avoir 80 euros de plus (brut) il faut que je travaille 2 ans et 7 mois de plus. Je ne sais même pas si j arriverais à 62 tellement je suis fatiguée

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  5. Bonjour,
    Je suis tout à fait d’accord avec les commentaires au-dessus.
    Je ne suis pas quelqu ‘un à plaidre.
    Je perçois 1900€ net par mois et ayant payé ma maison et (tésorisé) en travaillant en moyenne + de 20 ans 15 heures par jour 6 jours sur 7 j ‘arrive à faire face aisement à mes fins de mois et aider un peu mes enfants.
    Mais je suis comme vous , je trouve anormal que nos politiques quelque soit le parti une fois au pouvoir n’arrive pas à bouger le mamouth de l’administration française .
    Les abus de nos politiciens comme Bayrou 40000€ pour changer le décor de son bureau ou Larcher 40000€ pour changer de siège alors que ces mêmes personnes demandent au Français de se serrer la ceinture.
    Mais une chose de bien vient d’arriver nous avons mis en examen et condamner un ancien président de la république de 5 ans de prison sachaht que s’il fait un mois ce sera pas mal et surtout cela apprendra à nos hommes politiques que qelque soit leur position il reste quand même soumis au loi Française.
    Nous pensons aussi qu’il faut enlever toutes ces commissions pour un même projet qui coûtent terriblement à l’état

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  6. Je suis d’accord aussi moi j’ai 66 ans et partie a la retraite a 63 ans quand j’ai vue montant de ma retraite a peine 1000€ alors que j’ai bosser toute ma vie !!je suis seule et j’ai été obligée de retourner travailler sinon une gous fini de payez les factures il reste 30€ pour manger donc je suis retourner a mon métier aide soignante de nuit et cela me permet de souffler tous les mois sans avoir a me dire comment je vais faire mais cela me pèse car en ayant travailler toute ma vie il arrive un moment où vous avez envie de rien faire !!mais voilà les gouvernements qui se succèdent n’ont rien a faire des retraites et de leurs conditions de vie !pourtant toute nos années de travail ont as verser nos cotisations !!et que faire ???

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Répondre à Limouzi Valerie Annuler la réponse