Scandale des Ehpad Orpea : la justice ouvre une enquête

Après le signalement du gouvernement, la justice a ouvert une enquête à Nanterre sur le groupe d’Ehpad Orpea, pour maltraitance institutionnelle et de détournements de fonds publics.

Le profit avant tout

Le groupe d’Ehpad Orpea est soupçonné de maltraitance institutionnelle et de détournements de fonds publics. S’il est de notoriété publique que le traitement réservé aux personnes âgées résidant en Ehpad est loin d’être optimal, le journaliste Victor Castanet est allé plus loin. Dans son livre « Les Fossoyeurs », publié en janvier dernier, il livre son enquête, après trois ans d’investigations, sur la situation dans ces Ehpad. Illustrée de 250 témoignages, il dépeint un système qui maltraite les personnes âgées, notamment en les rationnant. Le groupe malmènerait également ses employés. Le tout dans le seul but d’améliorer la rentabilité du groupe.

Puis l’avocate au bureau de Paris, Sarah Saldmann avait déposé début avril plus de 70 plaintes auprès du parquet. Dont des plaintes pour « mise en danger de la vie d’autrui » et « non-assistance à personne en danger ».  Les investigations ont été « confiées à la direction générale de la gendarmerie nationale », selon le parquet.

Le signalement du gouvernement

Le 28 mars dernier, le gouvernement a également signalé l’affaire. Saisissant la justice, le gouvernement demande au groupe Orpea le remboursement des fonds publiques. En effet, le groupe est soupçonné de détourner ces dotations en n’allouant pas le budget au bien-être des résidents.

Ainsi, après le signalement du gouvernement, le parquet de Nanterre a donc ouvert une enquête. « Je me réjouis d’une ouverture d’enquête. Mais j’attends de voir ce qu’il en est des autres dossiers », a indiqué Me Sarah Saldmann auprès de l’AFP.

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Dénonçant des actions de lobbying, les cabinets indépendants d’audit Grant Thornton et Alvarez & Marsal, missionnés par le groupe Orpea ont mentionné « l’existence de rabais, remises et ristournes consenties y compris par des fournisseurs de produits financés sur fonds publics. Des déclarations erronées des comptes d’emploi aux autorités de tutelle. La non-conformité dans la contractualisation de CDD. Et le recours à des intermédiaires, y compris à un ancien préfet ».

D’après l’enquête administrative confiée aux gendarmes de la Section de recherche de Versailles, le groupe « donne la priorité à la performance financière ». Effectués par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et de l’Inspection générale des finances (IGF), les rapports dénoncent également un rationnement des repas.

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