Les entreprises et les employés découvrent les possibilités offertes par les Transitions collectives, favorisant de nouvelles trajectoires professionnelles.
Mais quel est le véritable impact de cette initiative sur la formation professionnelle en France ? Le moment est venu de dresser un bilan et d’identifier les défis à relever.
Un dispositif novateur conciliant les intérêts des employeurs et des salariés
Depuis son lancement début 2021, “Transitions Collectives”, ou “Transco”, propose une approche unique dans le domaine de la formation professionnelle. Plutôt que de reposer sur l’initiative des employés, c’est celle de l’employeur qui est mise en avant, offrant aux salariés une opportunité de se préparer aux évolutions de leur secteur. Cette démarche favorise les transitions professionnelles en répondant aux défis économiques actuels. Le caractère innovant de ce programme réside dans sa capacité à aligner les nécessités des entreprises avec les aspirations des employés.
En Nouvelle-Aquitaine, près de 2000 entreprises en difficulté ont été identifiées pour bénéficier de ce dispositif. Les Délégués à l’Accompagnement des Reconversions Professionnelles (DARP) ont œuvré pour les sensibiliser à cette opportunité. Malgré ces efforts, seulement 46 entreprises se sont réellement engagées dans Transco entre 2021 et 2024. Ce chiffre révèle les défis rencontrés dans l’application du programme, mais souligne aussi le potentiel qu’il représente pour harmoniser les intérêts des employeurs et des salariés dans un contexte économique en mutation.
Un faible engouement : causes et explications
- Mésentente sur la finalité du programme parmi les entreprises.
- Appréhension face aux démarches administratives perçues comme complexes.
- Peur de signaler des difficultés économiques aux partenaires et clients.
- Manque de communication efficace sur les avantages du dispositif.
- Réticence à libérer des salariés pour des formations longues.
De nombreux freins ont entravé le déploiement de Transco auprès des entreprises. Une perception négative du dispositif a souvent prévalu, certaines sociétés craignant qu’y participer soit interprété comme un aveu de difficultés financières. Cette méfiance a mené à une adoption limitée du programme, malgré les avantages qu’il propose.
Les obstacles ne se limitent pas à l’image du dispositif. La complexité administrative et le manque de visibilité sur les bénéfices réels pour l’entreprise constituent aussi des freins. Par ailleurs, la réticence à libérer des salariés pour des formations longues sans impact immédiat sur la production a contribué à ce faible engouement.
Des réussites notables : des salariés qui rebondissent
Malgré les obstacles, Transco a permis à certains salariés de relancer leur carrière. En Corrèze, un animateur sportif a vu son association impactée par la crise sanitaire. Grâce au dispositif, il a pu se former et devenir électricien et plombier, évitant ainsi le chômage. Ce parcours témoigne des possibilités offertes pour réorienter sa vie professionnelle.
Ces exemples concrets illustrent comment des reconversions réussies sont possibles grâce à Transco. En Charente, deux salariés d’une entreprise touchée par la transition énergétique ont pu changer de voie. En redéfinissant leurs parcours professionnels, ils ont trouvé une nouvelle motivation et assuré leur avenir dans un secteur porteur.
L’avenir incertain de Transco face aux enjeux actuels
À l’approche de 2025, la question de la reconduction du dispositif “Transco” se pose. Les statistiques montrent une augmentation notable des défaillances d’entreprises, avec 16 000 cas enregistrés au deuxième trimestre 2024. Cette situation alarmante souligne l’importance de maintenir des outils de soutien pour les salariés et les employeurs.
Il devient indispensable de répondre à la nécessité d’accompagner les mutations économiques. La poursuite de Transco offrirait une opportunité aux travailleurs de se préparer aux changements à venir, tout en aidant les entreprises à s’adapter. Le rôle des Conseillers en Évolution Professionnelle (CEP) et de Transitions Pro Nouvelle-Aquitaine reste central dans cet accompagnement.
