Voici le profil du candidat français moyen selon 400 000 CV analysés

Par Frederic Becquemin

Huit années d’expérience forment désormais la colonne vertébrale d’un parcours professionnel standard, mêlé à des formations courtes et pointues, reflet fidèle du portrait de candidat établi par des observateurs attentifs.

Grâce aux algorithmes qui passent au crible chaque virgule tapée, une récente analyse de données illustre comment, pour les recruteurs en France, les subtiles tendances du marché dictent la valeur d’un mot-clé, ou d’un simple exemple de CV, testant ainsi la capacité d’adaptation de chacun.

Un parcours professionnel marqué par huit années d’expérience

Huit ans et neuf mois : l’analyse LiveCareer 2023-2024 indique qu’il s’agit du seuil où la trajectoire professionnelle française prend forme. Durant cette période, la majorité teste divers environnements, puis reste environ deux ans et demi dans chaque fonction, révélant une circulation tonique des talents au sein d’organisations publiques ou administratives, selon les 400 000 CV décortiqués par la plateforme spécialisée durant l’étude complète récente.

Au cœur de cette progression s’observent une durée moyenne en poste de deux ans et demi, un nombre d’employeurs voisin de quatre, et une solide stabilité de carrière. Près de 24,44 % des candidatures ne présentent qu’une expérience tandis que 19,66 % en listent deux, signe tangible d’une ancienneté moyenne déjà affirmée chez de jeunes actifs fréquentant surtout la fonction publique territoriale actuellement.

  • 8,75 années d’expérience cumulée
  • 4 employeurs mentionnés dans un CV sur deux
  • 2,5 ans passés en moyenne sur chaque poste
  • 24,44 % des candidats n’indiquent qu’une seule expérience

Des formations professionnelles en première ligne

La cartographie académique dressée par LiveCareer montre un éventail formateur : 37 % de candidats valorisent une filière professionnelle, 29 % mentionnent le baccalauréat, 16 % affichent une licence universitaire. Dès la seconde ligne de leur CV, surgissent alors des diplômes fréquents qui rassurent les recruteurs tout en attestant d’un parcours d’apprentissage dense et techniquement bien charpenté globalement.

À côté du socle que représente le poids du baccalauréat, le recherché niveau licence progresse grâce aux contrats d’alternance ainsi qu’à un apprentissage continu digitalisé. Ce modèle accélère la montée en compétences : 22,01 % des répondants précisent suivre encore des études, tandis que la moitié affirme avoir clôturé sa formation principale avant d’intégrer un poste durable national actuellement.

Les secteurs qui dominent la recherche d’emploi

Selon l’analyse de 400 000 CV réalisée par LiveCareer entre octobre 2023 et octobre 2024, quatre domaines concentrent la majorité des candidatures envoyées. Parmi eux, le secteur de l’ administration publique recueille 29 % des profils, illustrant l’attrait pour des postes perçus comme stables et porteurs d’avancement.

Viennent ensuite 20 % de postulants orientés vers les services à la personne, où la valeur sociale du travail joue un rôle déterminant. Les données indiquent aussi 9 % d’intentions dans les branches techniques et 4 % vers les activités rurales ou artisanales, totalisant plus de la moitié du volume étudié global.

Le succès de ces domaines tient à la combinaison d’opportunités variées, de perspectives d’évolution et d’un accès facilité aux formations qualifiantes proposées par les employeurs publics et privés. L’étude précise qu’un salarié change d’employeur tous les 2,5 ans, signe d’un marché mobile mais pas instable. Répartition chiffrée des ambitions recensées :

  • Gestion administrative au sein des collectivités territoriales : 29 %
  • Aide à domicile, accompagnement social et médico-social : 20 %
  • Maintenance industrielle et production, représentant les métiers techniques : 9 %
  • Exploitation rurale ou travaux manuels liés à l’ agriculture et artisanat : 4 %
  • Autres branches, commerce et restauration compris : 38 %

Cette ventilation illustre les priorités affirmées par les chercheurs d’emploi français actuels 2024.

Les compétences douces les plus mises en avant

L’étude menée par LiveCareer observe une moyenne de 7,34 aptitudes mentionnées par curriculum, dont plus de la moitié relèvent du comportement plutôt que du savoir-faire technique. Dès les premières lignes, les recruteurs aperçoivent fréquemment un sens de l’organisation mis en avant pour signaler la capacité à hiérarchiser les tâches et à respecter les délais.

Ce constat rejoint la statistique LinkedIn Learning selon laquelle 92 % des responsables RH placent les compétences au premier rang, devant diplômes et expériences spécialisées. Au-delà de cette aptitude structurante, les candidats valorisent aussi des traits favorisant la collaboration et le pilotage de projets mouvants. On trouve ainsi une adaptabilité professionnelle qui rassure les managers confrontés à des priorités changeantes, tandis que un esprit d’équipe renforce la cohésion et optimise la circulation des informations.

Pour compléter ce tableau, une autonomie quotidienne est mentionnée afin de montrer la capacité à avancer sans supervision lourde. L’ensemble de ces qualités, observé chez des profils affichant 8,75 ans d’expérience moyenne, facilite la reconversion inter-sectorielle actuelle.

La place des langues étrangères dans les CV

Les statistiques compilées entre octobre 2023 et octobre 2024 par LiveCareer indiquent qu’un postulant sur deux renseigne au moins une langue étrangère. L’anglais domine nettement : 36,4 % des CV l’affichent, contre 26,5 % pour l’arabe, 10 % pour l’espagnol et 7 % pour l’afrikaans. Afin de visualiser ce classement, voyez les chiffres suivants :

  • Anglais : 36,4 % des CV
  • Arabe : 26,5 %
  • Espagnol : 10,0 %
  • Afrikaans : 7,0 %

Après ce panorama, certains candidats signalent un espagnol scolaire destiné à évoluer, tandis que l’essor de le multilinguisme sur le marché français traduit une ouverture géographique accrue vers les entreprises exportatrices et les ONG installées dans l’Hexagone depuis 2021.

Au-delà des pourcentages bruts, l’éclairage qualitatif révèle les nuances de compétence linguistique : nombre de cadres mentionnent un anglais courant pour négocier contrats et rapports, alors que d’autres valorisent un arabe professionnel ciblant l’Afrique du Nord ou le Golfe. Cette granularité aide les recruteurs à anticiper les besoins de formation et à répartir les missions avec soin. Elle souligne que la capacité à converser dans plusieurs idiomes reste un sésame recherché pour les métiers tournés vers l’international.

Longueur et temps de création : ce que révèlent les chiffres

Selon les rapports internes diffusés par LiveCareer, un CV élaboré sur la plateforme atteint en moyenne 475 mots, une longueur qui offre une présentation claire sans bavardage inutile. Cette densité se situe dans le nombre de mots qu’acceptent la plupart des recruteurs, friands d’une lecture limpide.

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Les utilisateurs privilégient davantage le format court : 29,19 % des documents demeurent entre 100 et 300 mots, preuve qu’une rédaction rapide peut conserver attrait et précision. De la même étude ressort un délai moyen de 29,32 minutes pour finaliser un dossier : ce chiffre correspond à la durée de préparation appréciée par des candidats pressés.

Un profil aguerri dépasse parfois quarante minutes, tandis qu’un stagiaire boucle l’exercice en 24,05 minutes. Cette marge autorise l’aboutissement d’un cv une page équilibré. L’approche favorise une concision efficace qui met en relief compétences, réussites et mots-clés pour les algorithmes d’ATS.

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1 réflexion au sujet de « Voici le profil du candidat français moyen selon 400 000 CV analysés »

  1. C’est extrêment étonnant qu’une langue aussi minoritaire que l’afrikaans soit mentionné sur 7% carrément des CV. Je n’y crois pas une seconde et conteste la méthodologie et les sources de cette étude. En effet, l’immigration en France d’Afrikaners parlant afrikaans = « L’émigration afrikaner est historiquement principalement orientée vers des pays anglophones (Royaume-Uni, Australie, Canada) ou des pays à forte influence néerlandaise. La France n’a jamais été une destination majeure pour cette communauté, bien qu’il existe une connexion historique avec les Huguenots français qui se sont installés en Afrique du Sud au XVIIe siècle. » (résumé de différentes sources poubliques). Moi-même je fréquente le SEUL endroit 100% Sudafricain à Paris et ça ne dépasse jamais les 12 Afrikaners parlant Afrikaans, propriétaire compris. Tous les autres sont des Sudafricains parlant Anglais et/ou une autre langue sudafricaine (zulu, xhosa, etc.) à l’exclusion de l’Afrikaans. Ils sont tous des professionnels de différents secteurs (développement web, finances, droit, techniciens spécialisés, etc.).

    Ca aurait plus de sens que d’autres langues africaines (bambara, peul, etc.) et nordafricaines (berbère, tamazight) soient mentionnées plus souvent, étant donné la quantité de ses locuteurs en France.

    Mentionner l’afrikaans dans son CV, si ni la fonction ni les rapports de business ont quoi que ce soit à voir avec l’Afrique du Sud ou, si jamais c’était le cas, en ciblant particulièrement la toute petite minorité d’Afrikaners parlant l’afrikaans (qui est, elle, effectivement du 7% en AdS ; certains Afrikaners se sont abstenus de transmettre l’afrikaans à leurs enfants en le remplaçant par l’anglais dès la naissance) me semble particulièrement suspect pour le marché du travail français.

    Je constate que cette soit-disant « étude » de rien moins que 400K CVs ne mentionne même pas l’allemand, pourtant 2e langue étrangère enseignée au lycée depuis des décennies, sachant que l’Allemagne est le 1er partenaire économique de la France. Comme c’est étrange !

    Voilà pourquoi je ne crois pas à cette étude, qui me semble parfaitement orientée depuis sa conception même. Ne parlons même pas de l’affirmation selon laquelle « le Français moyen reste 2,5 ans en entreprise » et d’autres données similaires du même genre et délire.

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