L’Académie de Versailles recrute des enseignants en 30 minutes

Afin de pallier au manque d’enseignants pour la rentrée, l’Académie de Versailles a lancé une campagne de recrutement. Les exigences : être titulaire d’un Bac+3 et passer un entretien de 30 minutes.

Un Bac+3 et 30 minutes d’entretien

« Du 30 mai au 3 juin, venez nous retrouver (…) pour les journées de recrutement ». La rectrice de l’Académie de Versailles, Charline Avenel a annoncé le lancement d’une campagne de recrutement avec « plusieurs centaines de postes » pour la rentrée 2022. D’infirmier scolaire à professeur de mathématiques, l’Éducation nationale propose près de 2000 postes de contractuels en partenariat avec Pôle Emploi. Les modalités de ce « job-dating » ? 30 minutes d’entretien avec des inspecteurs et conseillers pédagogiques. Selon le site de l’Académie de Versailles, cette opportunité est disponible pour tout « titulaire d’un diplôme de niveau Bac+3 en concordance avec la discipline d’enseignement ».

Pourtant les candidats semblent avoir des profils très variés. Fiscalité, marketing… Interrogés par France 2, les postulants ont pour certains exprimés une volonté de changer de vie. Si ce job-dating permet de révéler des vocations, une telle initiative interroge. La voie classique pour devenir professeur requiert un Bac+5 ainsi que l’obtention du concours du CAPES. Un parcours parfois difficile, que l’Académie de Versailles entend substituer par une « formation » d’une semaine et un « tutorat (…) durant les premiers mois d’exercices ».

Une réponse à la pénurie d’enseignants

Cet événement fait suite à une réforme du CAPES, concours que seuls les étudiants en M2 peuvent désormais passer. Une modification qui, Edouard Geffray, a entraîné une « baisse mécanique ». Lors d’une conférence de presse début mai, le directeur général de l’enseignement scolaire s’était exprimé sur les résultats inquiétants du concours. L’exemple des 816 admissibles pour 1035 postes au concours de mathématiques a notamment intensifié les inquiétudes pour la rentrée. Le Dgesco avait alors assuré qu’il « n’y aura pas de déficit de professeurs à la rentrée ».

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« Il n’y a pas d’inquiétude particulière. » Avait-il rassuré. « Les élèves auront évidemment leurs professeurs à la rentrée dans leurs classes ». Une promesse que l’Éducation nationale semble vouloir tenir en augmentant les contractuels. Selon Emploipublic.fr, leur nombre aurait augmenté de 5,2% en 2019, pour un pourcentage total de 20% de professeurs non titulaires. Ce statut permet des reconversions professionnelles, ainsi qu’une poursuite de carrière dans l’Éducation nationale pour les plus motivés. Malgré les opportunités qu’offre ce mode de recrutement, il ne résout pas la dévalorisation du métier d’enseignant, comme les salaires jugés trop bas.